Victoire du peuple Kosovar

BalkansLe 17 février 2008 restera donc la date historique de proclamation de l'indépendance du Kosovo. Plusieurs Etats membres de l'Union Européenne sans parler de la Russie, refusent de reconnaître la légitimité de l'Etat. Parmi eux, l'Espagne du roi Juan Carlos, c'est évidemment " la question basque et catalane ", qui explique l'hostilité du roi et de manière générale des gouvernants de l'Etat espagnol, dont Zapatero, le Premier ministre qui vient d'être réélu et membre du PSOE. Pourquoi l'indépendance du Kosovo suscite-elle une semblable controverse ?
Le Kosovo est peuplé à 90% d'Albanais qui sont là depuis la nuit des temps. La Serbie, surtout les nationalistes tchetniks, a toujours dénié au Kosovo le droit à l'indépendance, comme ce droit avait été refusé à tous les Albanais (et aux serbes et aux grecs) par l'empire Ottoman au temps de sa puissance.

Un peu d'histoire

l' " argument " avancé par les tchetniks (ultra nationalistes serbes) consiste à répéter que le Kosovo est le berceau culturel de la Serbie puisque les plus anciens textes religieux et fondateurs de la culture serbe se trouvent à Pec, ville du Nord-Ouest du Kosovo, depuis le 9ème siècle lors du passage des saints byzantins Cyril et Méthode qui ont converti les Serbes au christianisme. Les Albanais étaient déjà présents. Lorsqu'en 1389, toute la chrétienté de l'Europe orientale est vaincue au champ des Merles, situé au Kosovo, par l'armée ottomane, l'islamisation a déjà commencé chez certains slaves et chez les Albanais. En 1912, la 1ère guerre balkanique qui oppose d'une part la Serbie, la Grèce et la Bulgarie à l'Empire turc d'autre part, se termine par une défaite de ce dernier. Les Albanais se voient reconnaître leur indépendance, quoique gratifiés d'un roi allemand et amputés du Kosovo et d'une partie de la Macédoine (21% d'Albanais dans la population.

Les tchetniks au service du roi de Serbie sont à l'origine de l'assassinat de l'archiduc des Habsbourgs en 1914, ce qui fut le détonateur de la première guerre mondiale. l'un des auteurs de l'assassinat, Basa Cubrilovic, échappe à l'arrestation. Il rédige, en 1938, " un mémoire " dans lequel il explique qu'il faut exterminer tous les Albanais en stérilisant systématiquement leurs femmes. Dans une autre région d'Europe, un raciste du plus grand renom appliquait un programme similaire avec les juifs, les tsiganes et les handicapés, à la même époque. C'est ce Cubrilovic qui a été le maître à penser des génocidaires anti-musulmans Seselij, Nikolic et Karadzic pendant les guerres qui ravagèrent l'ex-Yougoslavie dans les années 90.

Un protectorat de l'ONU

Par la suite, après le début de la désintégration de la Yougoslavie post-Tito, Milosevic, un stalinien virant à l'ultra nationaliste persécuta les Kosovars, interdisant l'usage de leur langue dans l'administration et les écoles, à partir de 1989. le pacifisme du leader Rugova, qui a maintenu le Kosovo dans un pesant silence à l'heure où la Bosnie était en proie à une guerre monstrueuse, a servi les plans de Milosevic jusqu'à ce que l'UCK, armée de libération du Kosovo dégage les indépendantistes de cette gangue immobiliste en 1998 avec les suites qu'on connaît : guerre en 1998-1999 conclue par une intervention de l'OTAN contre la Serbie, échec de la conférence de Rambouillet réunissant Serbes et Albanais et transformation du Kosovo en une sorte de protectorat de l'ONU et de l'OTAN en attendant une hypothétique indépendance, après des négociations interminables avec Belgrade.

Avenir sombre

Le 10 décembre était la date butoir pour parvenir à un accord avec les Serbes. En l'absence d'accord, les leaders du Kosovo avaient prévenu : l'indépendance sera proclamée à brefs délais, ce fut fait le 17 février.
Depuis, les ultranationalistes serbes cherchent les incidents dans la ville de Mitrovica partagée en deux communautés de part et d'autre de la rivière Ibar. Mais les mêmes savent très bien que la vallée de Présevo, en Serbie et le Sandjak musulman de Novi Pazar, également en Serbie, peuvent s 'embraser pour rejoindre les Albanais. La crise s'est donc approfondie à Belgrade, au point que le gouvernement d'union a volé en éclat et que de nouvelles législatives sont convoquées sous 2 mois.
Au-delà de l'opposition entre tchetniks et conciliateurs, se profile aussi l'affrontement entre partisans d'une Serbie sans UE et d'une Serbie engagée dans un processus d'intégration de l'UE.

Rien n'est réglé dans la partie de la Bosnie sous domination serbe.

Modifié le mercredi 02 avril 2008
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