Quel parti pour les travailleurs?

Dossier : projet de principes fondateurs du NPAOn trouvera ci-dessous dans son intégralité le projet de "principes fondateurs " du NPA (version au 17 octobre) Le congrès fondateur est prévu 31 janvier-1er février 2009. Comme nous l'indiquons dans l'éditorial, nous proposons à nos lecteurs, à nos sympathisants et à nos camarades de lire attentivement ce projet, d'en débattre afin d'aboutir à une conclusion commune : le NPA peut-il être un outil pour les travailleurs dans l'actuelle situation où, frappés de plein fouet par la crise capitaliste, ils en paient déjà les pots cassés. Si telle était la conclusion du débat, alors il faudrait s'engager, résolument et sans arrière-pensée. La discussion est ouverte. Notre journal de janvier rendra compte de notre décision. Le programme que nous allons adopter au congrès est un texte qui fixe l'essentiel des principes fondateurs durables du NPA, même si ceux-ci pourront être complétés dans congrès ultérieurs. Ainsi, il faut se garder d'y mettre des aspects trop conjoncturels qui doivent plutôt figurer dans la motion d'orientation.

Nous avons décidé au CAN provisoire d'appeler ce doc " principes fondateurs " et pas " programme " pour tenir compte des remarques des comités qui indiquent une confusion entre " programme " et " orientation "


1/ Le capitalisme met l'humanité et la planète en danger

Le système capitaliste a entraîné le monde dans une crise économique, financière, énergétique, alimentaire, écologique, sociale dont les conséquences sont d'ores et déjà dramatiques.

Cette crise est l'aboutissement de la mondialisation libérale, une offensive des classes dominantes contre les travailleurs et les peuples pour augmenter les profits. Depuis les années 1980, elle aggrave l'exploitation, la concurrence entre les travailleurs dans le cadre d'une plus grande division internationale du travail, creuse les inégalités de toutes sortes, perpétue le pillage des peuples dans le cadre des rapports impérialistes, épuise les ressources et détruit la planète.

Plus de trois milliards d'habitants de la planète, soit près de la moitié de l'humanité vit avec moins de 2,5 dollars par jour. Selon le directeur de la FAO, il suffirait de 30 milliards de dollars par an pour en finir avec l'insécurité alimentaire alors que le plan Paulson aux Etats-Unis engloutit à lui seul 700 milliards de dollars pour renflouer les spéculateurs.

La concentration de gaz à effet de serre a déjà conduit à une augmentation de température de 0,74 °C depuis 100 ans, 11 des 12 dernières années sont les plus chaudes depuis 1850, et ces tendances vont s'accélérant, au point que les prévisions s'emballent, que des points de non-retour peuvent rapidement être atteints avec des dérèglements impossibles à contrôler mais dont les conséquences, qui sont déjà là et vont aller croissant : inondations pour les uns, sécheresses pour les autres, tempêtes dévastatrices, bouleversements des espèces animales, crises agricoles... Ce sont des millions de personnes dont l'existence même est directement menacée, en premier lieu les populations les plus pauvres qui sont pourtant les moins responsables des émissions de gaz à effet de serre.

Ces chiffres suffisent à eux seuls à illustrer l'ampleur de la facture sociale et écologique de l'organisation capitaliste du monde. Ils suffisent aussi pour invalider le discours des partisans du système qui consiste à considérer que le progrès, par petites touches successives, génère une amélioration générale des conditions de vie et une réduction des inégalités. Au contraire, même en période de croissance, les inégalités explosent. En France, les 10 % les plus riches possèdent 46 % de la fortune nationale alors que 7 millions de personnes vivent dans la pauvreté.

Les conditions de vie se dégradent, les patrons licencient à tour de bras, accroissent la concurrence entre travailleurs en vue d'obtenir les salaires les plus bas possible. La précarité explose. Les services publics sont démantelés. La protection sociale recule. Le droit à la retraite est remis en cause. l'environnement se dégrade au point que la catastrophe écologique menace.

C'est la recherche effrénée et toujours croissante de profits pour une infime minorité de la population qui est à la racine de cette crise.

La banqueroute actuelle est la conséquence logique d'un système qui montre sa faillite. Elle est le produit de la contradiction entre le développement sans limite du crédit, l'économie d'endettement, et le marché d'autant plus limité que les classes dominantes à la recherche de la rentabilité maximum entretiennent le chômage de masse, la précarité, bloquent les salaires...

Cette logique est celle de la lutte menée avec cynisme par la bourgeoisie de la finance, des affaires, des multinationales, des banques, les spéculateurs, leurs alliés politiques, les gouvernements, les institutions internationale à leur service (FMI, OMC) autant d'adversaires qu'il faut combattre à l'échelle nationale, européenne, internationale.

A l'évolution du capitalisme et l'extension de la sphère marchande à l'ensemble de la planète, correspond une crise écologique sans précédent. Si des sociétés humaines ont déjà eu à faire face à des crises environnementales du fait d'une utilisation non rationnelle de leurs ressources, c'est la première fois qu'une crise prend une telle ampleur, qu'elle concerne désormais tous les habitants de la planète et qu'elle amplifie d'autant les inégalités sociales.

Dans le cadre de la mondialisation capitaliste, loin d'aller vers la paix on assiste aussi à l'exacerbation des tensions et des conflits internationaux. De l'Irak à la Géorgie en passant par l'Afghanistan, les puissances impérialistes imposent leur domination aux peuples, le contrôle des sources d'approvisionnement, des matières premières, du pétrole... au nom du " choc des civilisations ". Cette politique d'agression a pour effet de favoriser une montée du nationalisme, de l'intégrisme religieux et des logiques communautaires instrumentalisées pour diviser les peuples.

La paix est incompatible avec le système : " le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l'orage " (J. Jaurès)

Cette politique est celle que dictent les classes capitalistes à tous les partis et gouvernements, de gauche comme de droite, qui s'adaptent et se plient à l'économie de marché. Elle s'accompagne d'une volonté d'étouffer la démocratie. La population ne peut exercer aucun contrôle sur les politiques qui sont menées et les élus qui les mettent en oeuvre. l'information est détenue par quelques grands groupes.
S'il est possible d'utiliser les droits démocratiques pour mener le combat politique, il n'est pas possible de mettre l'État au service de la nécessaire transformation politique et sociale.

Parce que l'État et les institutions sont une machine rodée à la défense des intérêts de la bourgeoisie, il faudra les renverser pour placer l'administration comme l'économie sous le contrôle des travailleurs, de la population.

La logique du système invalide les prétentions de le moraliser, de le réguler ou de le réformer, de l'humaniser, qu'elles soit sincères ou hypocrites. Elle contribue par la même à créer les conditions de son renversement, d'une transformation révolutionnaire de la société en démontrant quotidiennement à quel point il est vrai que le bien-être, la démocratie, la paix sont incompatibles avec la propriété privée capitaliste.

2) Un autre monde est possible : le socialisme

Pour les salariés et l'ensemble de la population exploitée, il n'y a pas d'autre solution que de s'attaquer à la racine même de ce système entré en faillite. Il n'y a pas un " bon " capitalisme productif, qui s'opposerait au capitalisme financier qui l'aurait perverti. Capital industriel et capital de placement financier sont depuis très longtemps interpénétrés. La globalisation néolibérale a été la réponse des bourgeoisies des pays développés à la chute des taux de profit qui s'est produite lorsque le boom d'après-guerre a pris fin. l'hypertrophie financière a son origine dans la suraccumulation de capitaux qui ne trouvent pas à s'investir dans la production faute de marchés solvables, situation qui est elle-même un résultat de l'extorsion dont le monde du travail a été victime durant les trois dernières décennies (10 % du PIB transférés des salaires aux profits).

Se donner pour perspective le retour hypothétique à un capitalisme plus " humain " serait donc tout sauf réaliste. La période des Trente Glorieuses reste dans les mémoires comme celle où les prétentions du patronat avaient été limitées et encadrées, mais cette situation résultait avant tout d'un rapport de forces, construit à travers de grandes luttes de classe et des révolutions. Sans compter que pour en arriver là, il avait fallu en passer par les souffrances de la grande dépression des années 1930 et par les horreurs du fascisme et de la guerre.

En finir avec les crises implique d'en finir avec l'exploitation, donc avec la propriété privée des principaux moyens de production, d'échange et de communication, qui en constitue la base. Le système financier, les services essentiels à la vie en collectivité, les grandes entreprises devront passer sous le contrôle des salariés et de la population, qui en assumeront la propriété et en assureront la gestion dans le cadre d'une planification démocratique. Libérées de la propriété et de l'appropriation capitalistes, la production et la répartition des richesses pourront bénéficier à la société tout entière.

Le socialisme, c'est le pouvoir des travailleurs dans tous les domaines de la vie politique, économique et sociale. C'est la démocratie des producteurs associés décidant librement et souverainement de quoi produire, comment et à quelles fins. Une telle réorganisation de l'économie et de la société suppose un premier niveau d'émancipation du travail, indispensable afin que les collectifs de travailleurs et de citoyens puissent prendre réellement en charge la marche des entreprises et la gestion des affaires publiques. Une réduction massive du temps de travail, rendue possible par les progrès technologiques, auxquels s'ajouteront la suppression du chômage et la répartition entre tous du travail nécessaire, pourvoira à ce besoin.

Le socialisme n'a évidemment rien à voir avec les politiques capitalistes des formations sociales-libérales telles que, en France, le parti dit " socialiste ". De même, il s'oppose radicalement aux dictatures bureaucratiques qui, de l'ex-URSS à la Chine, en ont usurpé le nom, alors même qu'elles reproduisaient des mécanismes d'exploitation et d'oppression qu'elles prétendaient combattre. Nous voulons avancer vers l'auto-organisation et l'autogestion démocratiques de la société, et cela implique les plus larges libertés d'organisation et d'expression politiques, syndicales et associatives.

Parce qu'elle seule rendra possible des choix économiques démocratiques et rationnels, pris dans l'intérêt du plus grand nombre, la rupture avec le capitalisme est une condition nécessaire afin de stopper la crise écologique dont les effets catastrophiques commencent à se multiplier. Dans le cadre d'une nouvelle organisation de la société, dont la finalité sera l'utilité sociale et non plus le profit, les producteurs et les citoyens, autonomes et responsables, décideront de développer les activités économiques qui bénéficient à la collectivité, et écarteront celles qui mettent en danger les populations et leur environnement. Seule une société délivrée de la dictature du Capital sera en mesure de réconcilier l'Homme et la nature.

Nous voulons construire un système d'organisation collective qui favorise et encourage l'épanouissement individuel de toutes les personnes, " une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous " (Manifeste communiste). Le socialisme implique ainsi la fin de toutes les oppressions, de tout racisme et de toute discrimination ; le respect des cultures, des langues, des orientations sexuelles, des opinions philosophiques ou religieuses.

En particulier, il implique la fin de l'oppression spécifique de genre, antérieure au capitalisme mais que ce dernier a intégrée et instrumentalisée à ses propres fins. Aucun être humain ne sera libre si la moitié de l'humanité reste dans une position subordonnée, victime de la division sexuée du travail, des discriminations dans l'entreprise, de la double journée de travail dans le cadre de la vieille famille patriarcale et bourgeoise, de violences domestiques. La lutte des femmes contre leur oppression est un aspect essentiel de la lutte contre la domination capitaliste. Il n'y aura pas de socialisme sans libération complète des femmes. Réciproquement, la libération des femmes nécessite la fin de l'exploitation de classe.

Le socialisme est par définition internationaliste. Il implique la fin des rapports d'exploitation et de subordination que la France impérialiste post-coloniale maintient en Afrique et ailleurs, et le développement de relations fraternelles et d'entraide avec tous les peuples. Nous savons aussi qu'il ne pourra pas être construit en restant à l'intérieur des frontières hexagonales. Toute victoire anticapitaliste en France ou dans un pays voisin aurait immédiatement vocation à s'étendre en Europe et plus largement dans le monde.

3/ Nos vies, pas leurs profits

Par les objectifs que nous proposons aux luttes d'aujourd'hui nous voulons répondre aux urgences sociales, démocratiques et écologiques.

Ce n'est pas un programme minimum au rabais, mais une série d'objectifs de mobilisation, des mesures qui remettent en cause le système et préparent le socialisme que nous voulons.

Dans ce sens, ce programme pose la question de la remise en cause de la propriété privée, de l'appropriation sociale et du contrôle des salariés et de la population.

Un programme d'urgence qui pour répondre aux besoins immédiats, prend sur les profits pour augmenter les salaires, les pensions de retraites, les minima sociaux.

Le travail n'est pas une marchandise, les salarié-es ne sont pas des variables d'ajustement, les licenciements doivent être interdits sous peine de réquisition des entreprises qui licencient, le salaire doit être maintenu en maladie, comme au chômage grâce à une protection sociale intégrale. Pour nous la démocratie ne s'arrête pas à la porte des entreprises, c'est aux salariés de décider de ce qui les concerne : droit de veto des salariés sur les conditions et l'organisation du travail. Le travail use et le chômage de masse ne profite qu'aux patrons : réduction du temps de travail jusqu'à abolition du chômage...

l'écologie, le féminisme, l'internationalisme, la lutte contre toutes les formes de discrimination et d'oppression, l'antiracisme ne sont pas des postures de seconde importance, mais sont au coeur de notre projet.

Un programme d'urgence écologique qui satisfait les besoins fondamentaux tout en rejetant l'idée d'une expansion illimitée de la domination de l'homme sur la nature.

Sur les questions climatiques, énergétiques et alimentaires, inverser la logique de destruction de la planète exige une planification démocratique.

Par exemple un service public de l'énergie, par la réquisition des profits de Total et le retour sur les privatisations d'Edf Gdf, permettra de donner la priorité aux énergies renouvelables et aux économies d'énergie, de sortir le plus vite possible de l'utilisation des énergies fossiles et des énergies dangereuses et polluantes comme le nucléaire.

La lutte intransigeante contre toutes les formes de sexisme, d'inégalités et de violences faites aux femmes, la défense du droit de choisir, des services publics pour une organisation de la société qui combatte l'oppression des femmes et la division traditionnelle des tâches, sont parties intégrantes de notre programme. Seule l'auto-organisation des femmes sera la garantie d'un socialisme débarrassé de la domination masculine.

Nous combattons l'oppression de la jeunesse à l'école, dans le cadre de la famille, dans le monde du travail. Les jeunes, notamment issus des quartiers populaires et/ou enfant d'immigrés sont particulièrement dénoncés comme responsables de tous les maux.

Les oppressions vécues par les personnes lesbiennes, gays, bis, trans et intersexes sont multiples et diverses. La LGBTI-phobie c'est la haine des sexualités et des identités qui ne répondent pas aux normes hétérosexuelles.

Nous luttons sans concession contre ces oppressions, contre les discriminations et violences qui frappent les personnes LGBTI.

Se débarrasser du racisme suppose que les mobilisations et les mesures radicales contre toutes les formes de racisme, de xénophobie et des discriminations qui en découlent soient à la hauteur du poison distillé aux sein de la société : Egalité des droits entre français et immigrés et la liberté de circulation et d'installation.

l'antiracisme c'est aussi la transmission de l'histoire des peuples colonisés et de leur résistance.

Notre programme comporte aussi des exigences démocratiques radicales pour s'opposer à l'état et aux institutions répressives, (police, justice...), aux politiques sécuritaires et pénitentiaires qui criminalisent la pauvreté et le mouvement social.

Bien évidemment, les mesures que prendrait un gouvernement portant un programme de rupture s'inscrivent dans les mobilisations pour une autre Europe, une Europe en rupture complète avec les institutions de l'Union Européenne, une Europe qui ait pour objectif de satisfaire les besoins sociaux de la population à l'échelle européenne et qui ait pour ambition de changer radicalement les rapports nord sud.

Développer les mobilisations et des luttes à l'échelle internationale est d'autant plus nécessaire que les capitalistes, eux, sont organisés à l'échelle internationale dans toute une série d'institutions qui jouent en rôle croissant contre les intérêts des salariés et des peuples : OCDE, FMI, BM, OMC, OTAN....

Pour changer le cours de l'histoire, il faut que la majorité de la population, le prolétariat et les secteurs populaires dans leur diversité (les différentes catégories de salariés, les précaires, les petits paysans et les artisans, la jeunesse...) prennent conscience de leur force.

C'est dans le mouvement social que progresse la prise de conscience, que l'idée d'un nouveau monde s'élabore, que la satisfaction des exigences populaires pose la question de qui dirige la société. La convergence de ces exigences pose la question du contrôle des travailleurs et de la population sur la marche des entreprises et de la société.

C'est par le développement et la généralisation des luttes, des grèves généralisées et prolongées que l'on peut bloquer les attaques, imposer des revendications. C'est le rapport de force issu de la mobilisation qui peut permettre la mise en place d'un gouvernement qui imposera des mesures radicales en rupture avec le système et engage une transformation révolutionnaire de la société.

En finir avec le système capitaliste, suppose à la fois un bras de fer de longue durée, la force du nombre et une rupture avec l'Etat et les institutions dont il s'est doté, avec les institutions, européennes et mondiales aux services des classes dominantes.


4/ S'organiser, agir, faire de la politique, un parti pour l'émancipation

Au pouvoir, la gauche institutionnelle, dominée par le PS, tourne le dos aux aspirations populaires. Dans l'opposition, elle ne constitue en rien un rempart contre les attaques, elle n'organise pas la riposte.

S'enfonçant dans la crise et perdant sans cesse du terrain électoral et militant, le PCF se laisse de plus en plus satelliser par le PS.

Aujourd'hui, face à la crise exceptionnelle qui secoue le capitalisme, les réponses politiques de la gauche ne peuvent être à la hauteur de l'enjeu : refusant de rompre avec le système, elles sont peu crédibles.

Ces courants n'offrent plus ni projet, ni espoir, c'est pour cela qu'ils reculent.

La crise actuelle met ce phénomène en lumière mais il n'est pas conjoncturel, il renvoie à des raisons bien plus profondes : parce qu'ils se sont adaptés au néolibéralisme jusqu'à en épouser les thèses, parce que ses dirigeants ne se distinguent plus de la classe dominante, ces partis ont renoncé à une politique de réformes progressistes dans le cadre du système.

Tout ceci rend l'alternative est de plus en plus évidente : se soumettre à la minorité privilégiée ou rompre avec elle.

Dans et autour de ces partis de la gauche institutionnelle, nombreux sont celles et ceux qui n'ont pas renoncé à changer radicalement la société. Pour ne pas à chaque fois redouter ou regretter les reniements, il vaut mieux partir sur d'autres bases, créer une nouvelle représentation politique des exploité-e-s, un nouveau parti anticapitaliste, un parti qui se bat jusqu'au bout contre le système, un parti pour la transformation révolutionnaire de la société.

Un parti n'est pas un but en soi. C'est un outil pour se rassembler, pour gagner en efficacité dans le combat collectif.

Nous voulons que le NPA soit 100 % démocratique, à l'image de la société que nous voulons, celle de la plénitude démocratique. Cela suppose que chacune et chacun y trouve sa place, qu'elle que soit le niveau de son engagement. Cela suppose que nous soyons à égalité pour décider, que les instances dirigeantes soient clairement mandatées et dûment contrôlées et révocables, qu'une formation politique soit organisée, que la pluralité des points de vue soit garantie au même titre que celui de le droit de la majorité à agir pour le compte de toutes et de tous.

Nous voulons que le NPA soit 100 % efficace, utile tout de suite, présent auprès de toutes celles et tous ceux qui souffrent dans les quartiers populaires, utile pour résister et lutter dans les entreprises, à la pointe du combat auprès de la jeunesse dont le dynamisme des luttes s'avère souvent précieux pour entraîner celle des travailleurs.

Nous participons aux luttes pour des réformes immédiates et nos réponses politiques partent du réel, tracent les contours de la société que nous voulons, basée sur la satisfaction des besoins sociaux. Elles supposent donc la rupture avec le capitalisme et le " tout marchandise "

Nous participons aux élections pour défendre nos idées. Nous défendons la proportionnelle intégrale pour réclamer d'avoir un nombre d'élus conforme au poids que nous avons dans la société. Nos élus refusent de cogérer le système. Ils s'opposent avec ténacité aux mesures antisociales et défendent bec et ongles, en toute indépendance des majorités de droite ou social libérales, une politique de défense des intérêts des travailleurs et de la population.

Mais une domination de classe ne peut pas être éliminée par voie de réformes. Les luttes peuvent permettre de la contenir, de lui arracher des mesures progressistes pour les classes populaires, pas la supprimer. La domination de la classe privilégiée de l'Ancien Régime n'a pas été abolie par des réformes. Il a fallu une révolution pour l'éliminer. Il faudra une révolution sociale pour abattre le capitalisme.

Nous voulons que le NPA fasse vivre le meilleur de la tradition de celles et ceux qui ont affronté le système depuis deux siècles, celle de la lutte des classes, des traditions socialistes, communistes, libertaires, révolutionnaires. Ce parti anticapitaliste que nous construisons s'inscrit dans la continuité de celles et ceux qui ont cherché, avec ou sans succès, à renverser l'ordre établi ou à résister à l'oppression.

Nous voulons que ce parti porte l'espoir d'une société débarrassée de l'exploitation et des oppressions. Quand l'histoire s'accélère, que les gouvernants perdent leur légitimité, que de larges secteurs populaires perdent patience, comme en juin 36 ou en mai 68, nous voulons construire le parti qui renforce les chances de gagner. Pas un parti qui se substitue mais un parti qui porte la volonté de millions d'individus, un parti qui propose des initiatives susceptibles de favoriser la rupture.

Notre parti cherche à se lier à toutes les forces qui, dans le monde entier, luttent avec le même objectif. l'exploitation, l'oppression, les discriminations, la destruction de l'environnement, ce sont des phénomènes mondiaux, le résultat de politiques entremêlées. Nos adversaires, les capitalistes, se moquent des frontières. Ils parlent les langues du monde entier. Ils sont très bien organisés et pour les combattre, il faut nous organiser avec autant d'efficacité. C'est pourquoi le NPA engagera le dialogue et des collaborations politiques avec les autres forces anticapitalistes dans le monde, dans la perspective de la constitution d'une nouvelle internationale.
Modifié le mercredi 12 novembre 2008
Voir aussi dans la catégorie Dossiers
Dossier La Commune de Paris 150e anniversaireDossier La Commune de Paris 150e anniversaire

Notre journal La Commune propose à ses lecteurs deux dossiers consacrés au 150e anniversaire de la Commune de Paris : le premier, dans le numéro 127, retrace, à la lecture de La Guerre civile en...

Dossier santéDossier santé

30 004 morts : le bilan du COVID-19 en Franceest le résultat de 40 ans d'attaques de l'hôpital public !TOUS COUPABLES ET RESPONSABLES ! En France, la population paye un très lourd tribut humain,...

Le projet Macron de réforme des retraites en 10 questions-réponsesLe projet Macron de réforme des retraites en 10 questions-réponses

L'histoire de notre système de retraites par répartition, celle de sa casse, des « réformes » successives et des discours qui les accompagnent, est essentielle pour comprendre le projet Macron,...

Qu’est-ce que l’Union européenne ?Qu’est-ce que l’Union européenne ?

Première partie Nous sommes partisans de la rupture avec l’Union européenne et ses institutions. Nous militons pour l’abrogation des traités dit « européens » et inconditionnement pour «...

Comment naît le besoin d’un parti des travailleursComment naît le besoin d’un parti des travailleurs

« Personne ne nous représente ». Cet ouvrier de Roubaix sollicité par le Point 1 à propos des élections exprime la sensation de millions de salariés. Beaucoup de gens ne supportent plus ces...

Pourquoi militer avec La Commune ?Pourquoi militer avec La Commune ?

Notre journal La Commune paraît depuis bientôt vingt-cinq ans. Notre site web met à la disposition de tous quinze années d’archives (articles – documentation - lettres d’information -...



HAUT