Un forum social mondial de crise

Porto Alegre 2005Le 5e Forum Social Mondial qui s'est tenu du 25 au 31 janvier à Porto Alegre, au Brésil, a été bien différent des précédents. Né sous le mot d'ordre " Un autre monde est possible " pour affronter le néolibéralisme dominant dans les années 90 et comme contre-proposition au Forum de Davos où se réunissent les organismes financiers, les multi-nationales et les leaders du capitalisme mondial, le Forum Social Mondial a été, cette année, une réunion de crise pour ses organisateurs. Cette crise s'est incarnée dans les sifflets qui ont accueilli Lula et sa politique appliquée par le PT au Brésil.Il reste un aspect positif : l'existence du P-SOL a aidé à faire un petit pas dans la voie de la résolution de la dispersion de la gauche révolutionnaire mondiale.

Le PT venait de perdre les élections municipales au profit de la droite, payant ainsi le coût de sa politique, et les organisateurs avaient quelque doute sur la réalisation cette année du 5e FSM à Porto Alegre. Malgré ce, cette réunion a eu lieu, révélant au grand jour la crise du réformisme et du centrisme international à travers une de ses principales figures, Lula.

Le prix d'une alliance

l'application de la part de Lula d'une politique d'austérité dictée directement par le FMI a provoqué la mobilisation et les luttes ouvrières et populaires au Brésil, elle a levé les illusions qui existaient parmi nombre de militants dans l'avant-garde au Brésil et dans le monde. Les sifflets qui ont accueilli le président Lula lors de sa seule apparition publique sont une démonstration de son discrédit et de la crise d'une orientation politique qui, avec un discours " progressiste ", applique de fait les mêmes recettes néolibérales que ses prédécesseurs. Il n'y a pas d'autre monde possible sans rupture avec le FMI et le capitalisme, il n'y a pas d'autre monde possible sinon celui issu de la révolution socialiste. La crise du forum s'exprime également dans le fait que c'est certainement le dernier réalisé à Porto Alegre. Peut-être y en aura-t-il un autre en 2007 en Afrique, mais rien n'est moins sûr. Fini le Forum Social Mondial, place aux forums continent par continent, ainsi celui d'Amérique Latine se tiendra à Caracas en janvier 2006.

Le débat dans la gauche révolutionnaire

Que la figure centrale du forum ait été Chávez démontre la force du processus révolutionnaire en Amérique Latine. La nécessité pour la direction du forum de trouver une nouvelle figure pour remplacer un Lula affaibli en utilisant l'actuel prestige de Chávez en est une preuve supplémentaire. La défense de la révolution vénézuelienne n'a rien à voir avec la défense de Lula par Chávez. Il a été important aussi de constater l'existence et le renforcement du P-SOL, une organisation de gauche surgie d'une rupture du PT, rejetant la politique de soumission au FMI et de gouvernement avec la bourgeoisie.

l'Amérique Latine, mais aussi bien l'Europe, comme le démontrent les impressionnantes manifestations du 5 février en France, indiquent que les travailleurs et les secteurs populaires luttent et cherchent une nouvelle direction. Cependant, ce qui domine dans la gauche conséquente et parmi les révolutionnaires, c'est la dispersion. Il n'existe pas, au niveau international, un pôle en condition de se présenter comme une direction alternative attirant vers elle les militants ouvriers et la jeunesse. Nous sommes conscients de ce que les différences sont grandes et certaines d'entre elles très importantes. C'est pour cela qu'il est extrêmement positif d'engager la discussion, en pointant les différences mais surtout à partir des points d'accord, d'agir en commun pour impulser des campagnes internationales contre l'agression de l'impérialisme américain en Irak et pour le soutien international aux luttes ouvrières, tout en avançant dans les débats nécessaires à la construction de partis révolutionnaires dans chaque pays et d'un pôle révolutionnaire international, alternatif au réformisme et au centrisme de gauche.

l'expérience unitaire dans un pays aussi important que le Brésil ne doit pas occulter le fait qu'au niveau mondial la gauche révolutionnaire est dispersée. La tâche de construction d'un pôle international, face à la crise du centrisme de gauche, est l'une des principales tâches à accomplir pour le mouvement révolutionnaire mondial.

Dans ce sens, également, ce forum a été différent des autres. Bien que réduite, la réunion internationale à laquelle a participé l'UIT-QI a été un pas pour les socialistes révolutionnaires dans la recherche d'un regroupement permettant d'avancer vers la constitution de ce pôle.
Modifié le samedi 25 juin 2005
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