Le bourbier de Bush

Occupation US de l'IrakAssis aux côtés d'exilés, d'hommes d'affaires, de religieux, de charlatans et de corrompus, le PC essaie de justifier sa participation à ce "gouvernement" et sa coopération avec l'impérialisme. Dans un communiqué du 25 juin, à l'issue de son comité central, le PC irakien explique sa décision d'intégrer son secrétaire général au conseil du nouveau "gouvernement" désigné par Bremer et son acceptation de la résolution 1483 du Conseil de sécurité de l'ONU qui légitime l'occupation de l'Irak par les USA : " ...les opérations armées, dans les conditions prévalants dans notre pays, peuvent causer du tort à l'aspiration de mettre fin à l'occupation le plus tôt possible. Au contraire, de telles opérations donnent un prétexte aux forces d'occupation pour prolonger leur présence dans notre pays ... et portent préjudice aux efforts faits pour préparer les conditions pour la négociation avec les autorités d'occupation pour en finir avec elle et établir un calendrier de retrait des troupes occupantes". Son secrétaire général, Hamid Majid Mousa a déclaré que ce "gouvernement" est un pas vers la démocratie et l'indépendance de l'Irak ! Un "gouvernement" qui a vu le jour par un décret du proconsul Bremer, lequel s'est arrogé un droit de veto à l'encontre de n'importe quelle résolution prise par ce "gouvernement", et qui se réserve le droit de changer sa composition s'il estime que l'une de ses composantes ne suit pas ses diktats.

De leurs côtés, les chefs religieux sont divisés, tandis que le leader du conseil supérieur de la révolution islamique en Irak, Bakr al-Hakim, réaffirme l'édit prohibant la participation à la résistance armée contre les forces d'occupation, dans les régions sunnites du centre de l'Irak, les chefs religieux appellent au calme à Fallujah et à la résistance à Bagdad.

La résistance s'amplifie

Depuis le premier mai, date à laquelle Bush a déclaré la fin des hostilités, plus de 120 soldats américains sont morts et 1058 blessés à la date du 25 octobre. Par rapport aux effectifs engagés, le taux des victimes (morts et blessés) est de 7,38% contre 3,2% lors de la première guerre du Golfe, en 1991.

l'importance de la résistance du peuple irakien ne peut s'évaluer seulement par le nombre de soldats américains morts.

Après l'attentat, le 19 août, contre l'hôtel où était installée la délégation de l'ONU, causant la mort du diplomate brésilien Vieira de Mello, un autre plus spectaculaire vient d'avoir lieu, le 26 octobre, contre l'hôtel Al-Rachid où résidait le secrétaire adjoint à la défense américaine, Paul Wolfowitz. Depuis le 1°mai, on a enregistré une moyenne de 5 à 7 attentats par jour et dans ces trois dernières semaines cette moyenne s'est élevée à 25 pour atteindre 35 en cette fin d'octobre. Il est clair que cette guérilla a le soutien de la population, sinon comment expliquer le nombre croissant d'attentats, la diversité des lieux (Bagdad, Tikrit, Fallujah, Baqouba, Mossoul...) et en ce qui concerne celui auquel a échappé Paul Wolfowitz, le fait qu'on ait pu faire circuler dans les rues de Bagdad un camion porteur d'une machine lance-roquettes.

Le secrétaire d'Etat, Colin Powell, a été obligé de reconnaître dans un entretien à la chaîne de télévision NBC que : "Nous sommes encore en conflit ... Il n'y a pas de combats majeurs, mais nous sommes en situation d'insurrection ... C'est un environnement sécuritaire beaucoup plus difficile."

Les conséquences aux USA

Six-cent familles de militaires réunies avec l'organisation "Military Families Speak Out" ont fait part de leurs préoccupations quant aux conditions de sécurité et à l'état de santé physique et mentale des troupes US qui servent en Irak et le rejet de celles-ci à tuer des irakiens. D'après le quotidien Libération du 27 octobre : "le Pentagone a admis, il y a quelques jours, qu'au moins treize soldats s'étaient suicidés", par ailleurs "au moins 28 soldats ne sont pas retournés en Irak après leur permission de deux semaines" et "plusieurs centaines ont été évacuées pour des problèmes de santé mentale (478 au 25 septembre)".

Un sergent, Eric Wright, explique : "Nous n'en pouvons plus. Mentalement et physiquement épuisés au point que certains d'entre nous espèrent qu'on les blesse pour retourner chez eux ... Qu'on me tire dessus pour retourner chez moi".

Selon un sondage réalisé par CNN, USA Today et Gallup publié le 27 octobre, 50% des Américains désapprouvent la façon dont leur pays mène la guerre en Irak contre 47% qui l'approuvent, ils étaient respectivement 18% et 80% au mois d'avril.

Les mensonges de Bush sur les armes de destruction massive, les promesses d'un rapide retour et les dernières déclarations de l'état-major qu'il n'y aurait pas de retour avant au moins un an, commencent à ouvrir pour lui et son gouvernement une crise impensable il y a six mois.

Le samedi 25 octobre, à Washington et San Francisco, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés pour "le retour des troupes à la maison maintenant - la fin de l'occupation en Irak - De l'argent pour l'emploi et l'éducation, pas pour la guerre et l'occupation". l'UIT (IV° Internationale) et ses sections appellent à soutenir et à participer à ce mouvement.
Modifié le vendredi 24 juin 2005
Voir aussi dans la catégorie Irak
Le terrorisme barbare des ÉtatsLe terrorisme barbare des États

Les peuples sont pris en otage et bombardés, massacrés de toutes parts dans une guerre qui n’est pas la leur. L’objet de la guerre : le partage de ce qu’ils appellent une « région » entre...

Un quotidien insupportable

Quatre ans et un mois après l'agression de Bush contre l'Irak, la situation est dramatique pour la population. Le pays est plongé dans une guerre civile et chaque semaine apporte son cortège de...

Bush n'est pas sorti de l'auberge ...

Les élections irakiennes dites libres du 30 janvier 2005 ont finalement eu lieu. Tout ce qui est diffusé de source officielle à leur sujet est invérifiable, car Washington veille et décide de...

Des élections truquées

Vingt-deux mois après l'invasion de l'Irak, l'impérialisme américain est plus que jamais dans l'impasse. Incapable de mettre fin à une résistance protéiforme, il s'est empressé de fixer une...

Bush dans le tourbillon

Un an et demi après leur agression contre l'Irak, Bush et son "brain trust" chrétien d'extrême droite et islamophobe sont plongés dans un magma dont ils ne sortiront en aucun cas indemnes. Après...

l'impérialisme dans l'impasse

À quarante jours de la passation officielle des pouvoirs à un fantomatique gouvernement intérimaire de l'Irak, l'impérialisme U.S. et son équipe de faucons au pouvoir à la Maison Blanche ne...



HAUT