Attentat contre les piqueteros

ArgentineSamedi 20 décembre, 75 000 travailleurs, chômeurs et jeunes ont participé aux différentes manifestations convoquées à Buenos Aires pour célébrer le 2°anniversaire de l'Argentinazo, ce soulèvement populaire qui a bouleversé la société argentine, chassant un président de la république, mettant fin au bipartidisme - péronisme , radicalisme - qui a gouverné ce pays pendant des décennies, faisant éclater en morceaux le péronisme qui controlait sans partage la classe ouvrière depuis la fin de la seconde guerre mondiale.Le principal rassemblement, celui des piqueteros combatifs - Bloc piquetero, MJDI, Teresa Vive - et de la gauche antigouvernementale - MST, PO, PC, MAS, PTS - a regroupé 25000 personnes sur la Place de Mai, face au palais présidentiel (la Casa rosada). Les manoeuvres gouvernementales pour minimiser la portée de cette journée ont échoué.Leporte-parole du gouvernement dans le mouvement piquetero, Luis d'Elia, et son organisation la FTV (Fédération Tierra y Vivienda) ont à peine rassemblé 5000 personnes dans un stade. La tentative gouvernementale de mettre en place, avec la complicité de l'organisation Patria Libre, un dérivatif a elle aussi été un fiasco. Rien n'a pu empêcher que s'exprime aux yeux de tous le caractère massif de cette manifestation.

l'unique fait qui a perturbé cette journée et qui a fait la une de tous les médias est l'explosion d'une bombe au milieu du meeting, blessant 26 personnes, toutes militantes du MST et de Teresa Vive. C'est la première fois en vingt ans que se produit un acte semblable dans un rassemblement sur la place de Mai. Bien que le gouvernement Kirchner n'ait pas organisé directement cet attentat, sa responsabilité politique est pleine et entière. Cela fait des mois qu'il mène une campagne de dénonciation permanente des piqueteros combatifs, du MST, d'Izquierda Unida et de PO. Il s'est fait le relais, avec le parti Justicialiste, de l'appel à la répression contre le mouvement piquetero réclamé par certains secteurs de la bourgeoisie et de larges secteurs de la classe moyenne. Cette politique alimente l'action naissante de groupes fascistes ou paramilitaires, elle a incité et encouragé cet attentat. Ce n'est pas un hasard si Luis d'Elia s'est cru autorisé à déclarer : "il s'agit d'un espèce d'auto-attentat des secteurs les plus durs. Ils ont besoin de morts, et comme le gouvernement reste ferme et ne réprime pas, cela ne m'étonne pas qu'ils aient exploité cette situation".

Lundi 22 décembre, à l'appel des organisations des piqueteros et de la gauche anti-gouvernementale, 5000 personnes se sont rendues en manifestation au palais présidentiel pour exiger l'ouverture d'une enquête, la prison pour les responsables matériels et politiques de cet attentat et la fin de la campagne gouvernementale contre le mouvement piquetero. Une délégation de quinze responsables d'organisations piqueteras et de gauche a été reçue par Oscar Parilli, secrétaire général de la présidence qui a reconnu qu'il s'agissait d'un attentat, s'engageant à "mettre le poids du gouvernement dans les investigations, l'éclaircissement et la sanction des responsables."

Répression contre les cheminots argentins

Depuis quelques mois l'entreprise "Trains de Buenos Aires" (TBA) a mis en place une politique de persécutions judiciaires contre le secrétaire général de l'Union Ferroviaire de Haedo, Ruben "Pollo" Sobrero, suite au renouvellement de la direction syndicale. Elle consiste à fomenter une série d'accusations pénales contre les membres du corps des délégués, ayant pour objectif de faire peur aux militants, d'affaiblir les dirigeants et de les faire condamner par les tribunaux. Différents conflits sont mis en avant, remontant jusqu'en 2001 :
- Plainte déposée contre le délégué de l'atelier de Castelar, Haedo et Liniers, le camarade Rodolfo Moldez Mirandaqui a dirigé trois grèves gagnées contre l'entreprise
- un accident de train à Haedoqui a entraîné la mort d'un garde-barrière d'où une importante mobilisation sur les voies jusqu'au lieu de l'accident
- Plainte déposée contre des guichetiers du chemin de fer ex-Mitre "coupables" de s'être mobilisés contre la suppression des guichets.
Contre Ruben "Pollo" Sobrero, l'un des dirigeants syndicaux qui s'est opposé à la loi de flexibilité dans le travail et qui a été à la tête des différentes luttes des cheminots contre son application dans la corporation, on intente de mettre en avant la politique de "criminalisation de la protestation" qu'ils veulent mettre en application contre les militants syndicaux, les piqueteros...
Voilà les raisons qui nous amènent à lancer une pétition contre les persécutions judiciaires subies par les dirigeants et les militants cheminots, exigeant la fin de ces persécutions et l'arrêt immédiat des poursuites.

Pétition



-Destinataires : Mme Maria Servini de Cubria
-Juge Fédéral
-M. Claudio Cirigliano
-Président de TBA

Les soussignés, rejettent la persécution judiciaire organisée par l'entreprise "Trains de Buenos Aires" (TBA) contre Ruben "Pollo" Sobrero, secrétaire général de l'Union Ferroviaire, section Grand-Ouest, et contre les délégués cheminots. La nouvelle politique de l'entreprise TBA, en réponse à la juste lutte des travailleurs, est la criminalisation de cette lutte. De cette façon ils essaient de réduire au silence les militants syndicaux.
Par la présente, nous exigeons la révision du contenu des affaires judiciaires en cours et nous en demandons le non-lieu

à renvoyer signée à ADIDO BP 7, 94143 Alfortville cedex, qui fera suivre
Modifié le samedi 08 janvier 2011
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