Lettre de Jean Paul CROS au NPA 34

Bonjour,

Nous avons pris connaissance de votre demande d'adhésion au NPA.

Etant membres d'une organisation politique "LA COMMUNE", votre adhésion ne peut relever d'une simple simple adhésion individuelle mais nécessite une discussion politique approfondie.

"La commune" n'a pas été intégrée comme courant au processus constituant du NPA".

La lecture du bulletin de "la commune" intitulé "le NPA parti des bobos et des gogos " nous amène à nous interroger sur votre intérêt soudain pour le NPA d'autant plus qu'il est impossible de trouver sur votre site toute remise en question de ce qui est affirmé dans ce bulletin.

Peut être considérez vous que les multiples attaques contre la LCR et contre le NPA contenues dans ce bulletin relèvent uniquement d'un style polémique quelque peu brutal et que ces critiques sont dépassées.

Est ce le cas ?

Encore plus problématique à nos yeux est l'opposition clairement affirmée et revendiquée à deux fondamentaux du NPA : le féminisme et l'écologie, qualifiés tous deux d'idéologies petites bourgeoises et réactionnaires.

Il nous parait contradictoire de revendiquer l'adhésion à un parti et de rejeter en même temps de manière théorique et réfléchie non pas telle ou telle position tactique du parti en question mais plusieurs de ses fondamentaux.

Evidemment, si vos positions ont évoluées sur ces questions, nous sommes prêts à discuter mais comprenez que cela ne peut se faire à la va vite à la veille d'un congrès.

Nous souhaiterions qu'un texte écrit de votre part nous éclaire sur vos motivations d'adhésion au NPA.

Il serait souhaitable de nous expliquer comment et pourquoi vos positions sur le NPA ont évolué de 2007 à aujourd'hui.

Nous vous proposons d'avoir une première rencontre, mardi prochain 20 janvier à 17 h 30 au local 14 rue du commerce pour avoir juste un premier échange, avant le congrès local.

Nous pensons que c'est la future direction élue du NPA 34 qui devra mener des discussions approfondies sur la base d'un échange de textes écrits avec vous afin d'envisager votre adhésion.

Cordialement,

Antoine Rabadan
David Hermet

jeudi 15 janvier 2009


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REPONSE de Jean Paul CROS :





à Antoine Rabadan

David Hermet

Conseil départemental NPA 34

Chers camarades,

En réponse à votre courrier du 15 janvier dernier, permettez-moi d'abord de rectifier quelques inexactitudes qui relèvent sans nul doute de mauvaises informations à votre disposition.

Vous écrivez : " La Commune n'a pas été intégrée comme courant au processus constituant du NPA " Il se trouve qu'à ce jour, 30 janvier 2009, nous n'avons absolument pas eu, ni oralement ni par écrit le moindre refus, pas plus il est vrai que le moindre accord. On pourrait avec un peu d'humour considérer que " qui ne dit mot consent " mais nous savons les uns les autres que la politique n'a que faire des dictons.

De quelques inexactitudes



Je rétablis sommairement ici les faits dans leur chronologie :

- le 2 décembre 2008, une délégation de 5 membres de notre organisation, dont je faisais partie, a rencontré à notre demande le camarade Sabado au local de la LCR à Montreuil. A la fin de la rencontre, celui-ci nous a aiguillés vers la camarade Galia Trépère, membre du comité d'animation national provisoire du NPA. Le 3 décembre j'ai téléphoné à celle-ci et lui ai laissé un message sur son répondeur.

- Le vendredi 5 décembre, nous avons envoyé la résolution ci-jointe à la LCR et à la direction provisoire du NPA. Le 9 décembre, la résolution adoptée à Caracas, Venezuela, par notre courant international en présence et avec l'accord plein et entier de notre représentant Pedro Carrasquedo a été envoyée aux mêmes destinataires (cf. pièces jointes).

- J'ai enfin eu quelques jours après la camarade Trépère au téléphone, laquelle m'a assuré qu'elle nous répondrait. J'attends encore. Je le répète donc : à aucun moment nous n'avons eu de réponse, que ce soit de la part de la LCR ou du NPA, aussi bien à notre organisation qu'au courant international dont nous sommes membres. Comme tu peux le constater, ce que tu écris n'est pas tout à fait conforme aux faits.

Autre inexactitude. Vous écrivez (cf. PV du conseil départemental de l'Hérault du 27 janvier) " La Commune " est de tendance lambertiste " Non camarades. Il serait plus juste de nous présenter pour ce que nous sommes depuis 1993, à savoir des militants trotskystes qui se réclament en particulier du morénisme, puisque nous sommes section française du MST-I qui plonge ses racines historiques dans la IVème internationale et dont le principal dirigeant fut Nahuel Moreno, fondateur du PST argentin au début des années 70. Il serait trop long dans cette lettre de décrire l'importance de notre implantation en particulier en Argentine, au Venezuela, plus généralement en Amérique latine mais pas seulement, loin s'en faut. Je suis à votre disposition pour de plus amples renseignements. Sachez que s'il vous en prend l'envie, je peux vous présenter nos principaux dirigeants internationaux lors du congrès national du NPA puisqu'une délégation y est fraternellement invitée.

D'ailleurs, à l'heure où je vous écris, les mêmes dirigeants de notre courant participent en commun avec le camarade Sabado à des débats et conférences au Forum social qui se tient au Brésil. Voilà pour l'exactitude de notre carte de visite.

Ce qui est vrai, c'est qu'à l'origine, La Commune a été constituée notamment par 4 militants, membres de longue date du CC du PCI lambertiste, exclus à cause de leurs désaccords politiques (sans que ce soit bien entendu le motif officiel...) de ce parti en 1992. J'étais l'un d'entre ces quatre. Mais, dans La Commune, d'autres camarades sont issus du courant moréniste qu'ils avaient rejoint en 1980. C'est le cas de nos camarades d'Angers ou encore d'un de nos porte-parole et ex-conseiller municipal d'Alfortville, Daniel Petri (qui a milité dans les rangs de la LCR de 1975 à 1979 et qui a été membre du BN et du SBN des JCR en 1979).

Sans doute ces inexactitudes de votre part sont-elles des points de détail, sans doute.
Mais quelquefois, les détails ont aussi leur importance.

J'en viens au plus important. Vous écrivez :

" Encore plus problématique à nos yeux est l'opposition clairement affirmée et revendiquée à deux fondamentaux du NPA : le féminisme et l'écologie, qualifiés tous deux d'idéologies petites bourgeoises et réactionnaires (...) " Ce que vous reprenez dans votre PV du secrétariat départemental du NPA 34 :


" Adhésion de militants de " La Commune ":

David fait l'historique de l'adhésion nationale refusée pour l'organisation " La Commune ", tendance Lambertiste. Nous sommes sollicités pour des adhésions individuelles que nous avons refusées pour l'instant. Des gens qui sont contre l'écologie et le féminisme et qui traitent la LCR et le NPA de bobos, gogos et de petits-bourgeois vont avoir du mal à nous convaincre qu'ils ont radicalement changé d'avis ! "

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J'ai répondu sur la première partie de l'affirmation. Venons-en au fond.

Sur le féminisme



. Vous conviendrez que cette question fait débat dans le mouvement ouvrier depuis sa genèse. Votre façon de résumer ce que vous pensez être nos positions est un peu cavalière et vous voudriez nous faire passer pour des machos phallocrates et ignorants de la double exploitation de la femme que vous ne vous y prendriez pas autrement. Je préfère mettre vos propos sur le compte de la méconnaissance de nos vraies positions.

Pour nous comme pour vous, il est un principe intangible : le combat contre l'oppression spécifique des femmes, le combat pour l'émancipation des femmes travailleuses. Ce qui se discute, c'est la question de savoir si la question du féminisme et des revendications spécifiques doivent être traitées comme une question à part, au-dessus de la lutte de classes et du combat pour le socialisme.

Notre position sur cette question n'a aucune originalité en la matière. Tout comme la Ligue communiste au début des années 70 (mais aussi " Révolution ! " puis l'OCT dont certains cadres de la LCR sont issus...), notre position découle des thèses du II ème congrès de l'IC (juin 1921)

En voici les termes :


Ce que le communisme donnera à la femme, en aucun cas, le mouvement féminin bourgeois ne saurait le lui donner. Aussi longtemps qu'existera la domination du capital et de la propriété privée, l'affranchissement de la femme n'est pas possible.
...
tout rapport de l'ouvrière avec le féminisme bourgeois, de même que tout appui apporté par elle à la tactique de demi-mesures et de franche trahison des social-coalitionnistes et des opportunistes ne fait qu'affaiblir les forces du prolétariat et, en retardant la révolution sociale, empêche en même temps la réalisation du communisme, c'est-à-dire l'affranchissement de la femme.
Nous n'atteindrons au communisme que par l'union dans la lutte de tous les exploités et non par l'union des forces féminines des deux classes opposées....


6. La lutte de la femme contre sa double oppression : le capitalisme et la dépendance familiale et ménagère doit prendre, dans la phase prochaine de son développement, un caractère international se transformant en lutte du prolétariat des deux sexes pour la dictature et le régime soviétique sous le drapeau de la III° Internationale.

7. En dissuadant les ouvrières de tous les pays de toute espèce de collaboration et de coalition avec les féministes bourgeoises, le 3° Congrès de l'Internationale Communiste les prévient en même temps que tout appui fourni par elles à la II° Internationale ou aux éléments opportunistes qui s'en rapprochent ne peut que faire le plus grand mal à leur mouvement. Les femmes doivent toujours se rappeler que leur esclavage a toutes ses racines dans le régime bourgeois. Pour en finir avec cet esclavage, il faut passer à un ordre social nouveau.

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Voilà nos vraies positions. Sont-elles incompatibles avec un parti anticapitaliste ? J'aimerais que vous me l'écriviez. Bien entendu, j'ai sélectionné ce texte parmi des tonnes de références théoriques que vous connaissez tout autant que nous et qui sont disponibles dans toutes les bonnes librairies, dont La Brèche. Oui, pour nous l'allié naturel de l'ouvrière ou de l'employée menacée de licenciement ce n'est pas Carla Bruni mais bien son compagnon, son frère, son père et tous les prolétaires menacés de licenciement. Dire ceci n'est absolument pas contradictoire avec le combat pour les aspirations et revendications spécifiques face à la double exploitation de la femme. Pour rappel, Trotsky écrit dans le Programme de transition, " Place à la jeunesse, place aux femmes travailleuses ! " Cette précision sur " les femmes travailleuses " n'est pas due au hasard. Une dernière référence qui nous tient particulièrement à coeur en tant qu'organisation " La Commune ", c'est Louise Michel et l'oeuvre de La Commune en faveur de l'émancipation des femmes, en particulier la création de l'Union des femmes pour la défense de Paris dont Elisabeth Dmitrieff, seule marxiste siégeant à La Commune avec Léo Frankel fut l'instigatrice acharnée.


Un débat légitime et compatible avec le NPA




Je rappelle qu'à ses débuts, la Ligue communiste était, me semble-t-il sur les mêmes positions que nous. Ainsi, dans la brochure-manifeste (éditée en " poche rouge ") de janvier 1972 " Ce que veut la Ligue communiste " (p 133), le CC de la LC insiste sur ce point que " l'émancipation des femmes n'est pas concevable sans la destruction de l'ordre capitaliste ". La position actuelle selon laquelle la question des femmes est " interclassiste ", qu'elle dépasse les classes elles-mêmes et que le socialisme ne règlerait pas en soi cette question est somme toute assez récente. En outre, ce débat continue à traverser, quoi de plus normal, la LCR.

Entendons-nous bien. Je vous reconnais le droit inconditionnel d'avoir votre point de vue sur cette question. Vous pouvez penser que la III e Internationale avait raison, ou qu'elle avait tort, ou bien que votre position n'est en rien incompatible avec cette résolution de la III e I.C. Mais alors, de votre côté, vous devez nous reconnaître le droit de nous revendiquer de ce qui nous semble appartenir aux " meilleures traditions " du mouvement ouvrier. C'est un débat normal dans le cadre de la démocratie ouvrière. Et qui n'est donc en rien incompatible avec les " principes fondamentaux " qui incluent effectivement la lutte pour l'émancipation des femmes. Si vous, camarades Antoine et David, persistiez à présenter nos positions héritées de nos aînés comme incompatibles avec le NPA, ce serait alors comme si, - pardonnez-moi par avance cette formule - selon ce critère, ni Rosa Luxembourg, ni Alexandra Kolontaï, ni Clara Zetkin ne pourraient adhérer au NPA. Et vous refuseriez tout autant la carte à Lénine, Trotsky, Kamenev, Zinoviev, Radek, Rakovski et quelques autres.( Il va de soi que nous, misérables vers de terre, n'avons aucunement l'intention de nous comparer à ces géants.)

l'écologie




Là encore, ce que vous écrivez n'est pas conforme à nos positions maintes fois écrites selon lesquelles le capitalisme mène la planète à la destruction en pourrissant l'air que nous respirons, l'eau que nous buvons, le sol que nous foulons et en détruisant les ressources. Nous avons même à ce sujet une petite prétention, celle d'avoir depuis 15 ans particulièrement lutté et élaboré en ce domaine. Mais là encore, sans destruction du capitalisme, point de salut pour l'Humanité. Est-ce donc incompatible avec le Nouveau Parti Anticapitaliste ? A lire les textes préparatoires du congrès, nous ne le pensons pas. Ce serait même l'inverse. Eh oui, nous estimons que les " écologistes ", les Verts, Cohn-Bendit (qui vante régulièrement les bienfaits de l'économie de marché) et autres Cap 21, en se gardant bien de poser la question de la destruction du système capitaliste, et quelles que soient leurs analyses, trompent les masses sur les vraies racines et donc sont la couverture plus ou moins gauche de ce système. Penser cela serait-il incompatible avec le NPA ? Ce n'est pas ce que nous avons lu !


Je ne demande pas mon adhésion à la LCR mais au NPA !



Une autre précision. Je ne demande pas mon adhésion à la ...LCR ! Il n'en est pas question. Si je suis depuis 1963 militant trotskyste ailleurs qu'à la LCR, il doit y avoir quelque raison. C'est au NPA que je me propose de militer, en conformité avec l'appel de Besancenot, pour un parti anticapitaliste, anti Sarkozy, pour le socialisme. Comme nous l'avons écrit, nous saluons l'initiative de la LCR et le courage politique d'ouverture qu'elle déclare engager en proclamant prochainement le NPA (quel que soit son futur nom) Il me semble pourtant que votre manière de répondre localement est contraire à cet esprit d'ouverture et correspond au " cadre ancien " que la LCR entend dépasser. Sachez qu'il y a beaucoup de secteurs dans lesquels nos camarades se sont normalement, fraternellement intégrés au NPA et dans lesquels ils combattent désormais au coude à coude avec les camarades de la LCR dans la lutte de classes. Ce qui n'est pas incompatible avec les débats politiques inévitables. Certains de nos camarades sont à ce titre délégués au congrès fondateur et ils prendront leur part des travaux d'un congrès dont le parti qui va être proclamé doit représenter un espoir pour des millions d'exploités et opprimés.

Le droit au doute



Il y a un an, nous doutions fort de la sincérité de la direction de la LCR lorsqu'elle a lancé la perspective du NPA. Nous avons assez spontanément pensé que c'était un nouvel avatar de relooking ou de LCR bis auxquels nous assistions. Vous nous accorderez que ce droit au doute était plus que légitime, d'autant que nous sommes échaudés par les auto-proclamations successives ces 15 dernières années des Lambertistes (MPPT puis PT puis POI à ce jour) ou du manque de courage politique de LO qui aurait pu après l'élection Présidentielle de 2002 appeler à un tel parti large, anticapitaliste et internationaliste.

Puis, décidant, non d'oublier nos premières appréhensions mais de donner crédit, à priori à cet appel avec accord et mandat de notre courant international (cf. texte joint) nous avons pris acte que la direction de la LCR mettait effectivement tous les moyens possibles pour la fondation de ce nouveau parti, dont nous avons publié les principes fondateurs dans notre journal dès le mois de novembre 2008. A ce titre, nous sommes tombés d'accord avec la déclaration de J.C Labranche membre du bureau de l'UD CGT.13 dans les colonnes de la Marseillaise, le 31 janvier 2008, à savoir : " l'enjeu est de créer un parti de classe et de masse. (...). Il ne s'agit pas de faire une Ligue bis ou un renforcement de la LCR mais un nouvel outil de transformation sociale ".


Rejet et mépris de l'autocritique



Vous écrivez : " Evidemment, si vos positions ont évolué sur ces questions -Féminisme et écologie NDLR-, nous sommes prêts à discuter " Là encore, entendons-nous. Je vous ai répondu longuement sur ces deux questions. Dans notre déclaration nationale, nous sommes très clairs : " sans rien renier de nos désaccords, bien plus, en les gardant en militants libres, nous faisons nôtre l'appel à un parti anticapitaliste si nécessaire à la défense des millions de sans-grade et de sans-voix de ce pays " Vous avez là toute l'explication nécessaire. Vous aviez le droit de savoir, c'est bien légitime. En revanche, nous espérons qu'il ne vous avait effleuré à aucun moment de demander de moi ou de mes camarades une autocritique, méthode qui est étrangère aux antistaliniens que nous sommes, vous comme nous.


Ensemble pour le combat anti-Sarkozy, anticapitaliste ?



Ainsi donc, nos positions, notre programme (Le Programme de transition) notre courant international moréniste ne sont en rien incompatibles avec l'appel à créer ce Parti. A tout l'inverse ! Ou alors, de grâce, démontrez le-moi mais pas en déformant nos positions. Si donc vous voulez des militants expérimentés, plongés dans la lutte de classes, combattant le stalinisme et la bureaucratie syndicale à l'heure où la grève générale est plus que jamais à l'ordre du jour, des militants loyaux en toute circonstance, prêts à recruter au NPA pour le combat anti-Sarkozy, anticapitaliste, prêts à former ceux qui frappent à la porte, alors nous sommes là. Le voulez-vous ?

Fraternellement,


Jean-Paul Cros

jeanpaul.cros@wanadoo.fr
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Nb : Je sais que vous avez eu quelques mésaventures il y a peu de temps avec une opération entriste des lambertistes parmi vos jeunes militants de Montpellier, en particulier étudiants. J'avais suivi cela en son temps. Votre méfiance aurait-elle cela à l'origine ? Sachez que nous sommes totalement étrangers à cette opération ! Et que nous avons, nous, la prétention d'être loyaux.

ANNEXES

S'agissant de ce que vous appelez " le travail Femme ", nous en avons fait sans doute autant que bien d'autres, si ce n'est plus, dans le Comité Chômeurs-Salariés d'Alfortville (CCSA), composé à 75% de femmes travailleuses élevant seules leurs enfants. Notre conseillère municipale d'Alfortville Françoise Carrasquedo (1995-2001) fut aussi à la pointe du combat contre la pollution de la ville et ses conséquences pour les familles mal-logées (maladies respiratoires des enfants, saturnisme. La première ébauche de liste du CCSA en 2001 allait bien au-delà de la " parité " (qui empêche désormais de constituer des listes composées uniquement ou très majoritairement de femmes !) avant même que la loi ne l'exige. Notre conseiller municipal Daniel Petri (2001-2008) a pleinement assumé la continuité en poursuivant ce combat en défense des femmes travailleuses, des mal-logés et des sans-papiers. Au total, sur ces questions comme sur d'autres, sans nous prendre pour ce que nous ne sommes pas ni revendiquer on ne sait quelles prouesses militantes, nous avons un bilan que nous pouvons présenter sans rougir.

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A l'attention du Comité d'Animation National Provisoire du NPA



La direction nationale de " La Commune ", réunie le 2 décembre 2008, après avoir discuté de la perspective de constitution du NPA et après avoir pris connaissance de l'ensemble des textes préparatoires au congrès de fondation, après discussion et débats avec l'ensemble des militants estime, en accord plein et entier avec son organisation internationale regroupée autour du MST d'Argentine, que cette orientation de constitution d'un Nouveau Parti Anticapitaliste est juste, nécessaire et correspond aux besoins de la classe ouvrière et des couches exploitées et opprimées de ce pays. Il peut et doit être source d'espoir pour l'ensemble des travailleurs et de leurs familles et pour l'ensemble de la jeunesse. Pour ces raisons, et surmontant nos appréhensions et réticences premières, nous pensons de notre responsabilité de nous engager, avec loyauté et détermination, dès cet instant, dans la construction du NPA et y prendre toute notre part. A ce titre, nous proposons notre intégration au NPA en tant que courant national au même titre que d'autres courants déjà existants et conformément au projet de statuts tel que présentés au débat et a l'adoption.

Paris, le 2 décembre 2008.

Villes et/ou départements d'implantation:
Tarn (Mazamet et Castres), Maine et Loire (Angers), Isère (Grenoble) , Côte d'Or (Dijon) , Bouches du Rhône (Marseille), Pyrénées-Atlantiques (Mauléon, Pau), Hérault (Clapiers, Nézignan, St Mathieu de Tréviers, Montpellier, Cazouls les Béziers ...), Deux Sèvres, Paris, Hauts de Seine, Seine St Denis, Val d'Oise, Val de Marne, Essonne


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Résolution de Caracas, décembre 2008

8 décembre 2008

Revista de America - Pour un regroupement international des révolutionnaires.


A l'initiative de ceux qui publient Revista de America, les organisations signataires se sont réunies pour débattre et faire part de leurs expériences respectives sur la crise économique capitaliste, sur les processus réels de la lutte de classes mondiale et en particulier en Amérique latine. Il s'agissait également de consolider les liens existants et d'aller plus avant dans la volonté de mettre en place un cadre commun de regroupement international des révolutionnaires socialistes.

Nous concluons de cette rencontre :


Que nous avons fait le constat qu'il existe des bases communes d'appréciation sur la situation mondiale et en particulier sur la crise économique du capitalisme qui met plus que jamais à l'ordre du jour l'absolue nécessité d'une issue socialiste.

Même constat commun s'agissant de mesures transitoires et immédiates pour faire face aux conséquences de la crise dans nos pays respectifs.


Que nous avons considéré comme positives nos différentes expériences nationales telles qu'engagées et impulsées au Venezuela avec Marea Socialista et le PSUV, au Pérou avec la Lucha Continua, en Argentine avec le MST, etc. Toutes ces initiatives cherchent à s'inscrire dans les différents processus politiques, sociaux et de lutte contre l'impérialisme tels qu'ils secouent actuellement le continent De même, nous apprécions à leur juste valeur les nouvelles expériences plus larges en cours visant à la construction de nouveaux partis, expériences dont nous sommes partie prenante, comme celle du PSOL au Brésil ou l'appel à la construction d'un nouveau parti Anticapitaliste en France, NPA dont nous proposons d'être partie intégrante.


Que nous prenons le pari de construire de forts courants anti- impérialistes, socialistes et internationalistes, avec une politique qui nous permette d'être un élément actif des processus révolutionnaires les plus dynamiques du continent, processus qui sont actuellement dirigés par des courants nationalistes et dans lesquels la révolution bolivarienne joue un rôle d'avant-garde en impulsant sa généralisation à l'échelle latino-américaine.


Que nous prenons toute la mesure de l'urgente nécessité de faire de nouveaux pas en avant dans la constitution d'un nouveau courant international articulé autour les différents secteurs dont nous somme issus et qui travaillent déjà en commun depuis pas mal de temps ; ces pas en avant supposent l'organisation commune de campagnes, d'initiatives politiques et d'actions coordonnées ainsi que d'élaboration politique sur les processus fondamentaux actuellement en cours. Ceci signifierait un pas en avant considérable vers un cadre commun dans un regroupement élargi à d'autres courants à l'échelle internationale.

En conséquence, nous déclarons :


1) oeuvrer à l'élaboration de thèses politiques sur la situation mondiale dans l'objectif d'éclairer la signification des événements et de répondre ainsi à la nouvelle période qui vient de s'ouvrir avec la crise économique capitaliste ouverte. Sur ces bases, définir sur la base de textes les bases communes de notre accord politique, étant entendu qu'il s'agira là d'une première tentative pour définir la nouvelle réalité mondiale, intégrant les éventuels désaccords et nuances parfaitement légitimes, dans le cadre d'une discussion libre.


2) Elaborer le plus rapidement possible une déclaration avec les apports des uns et des autres pour faire face à la crise économique mondiale
3) Réaliser, vers le milieu de l'année 2009 une réunion de fondation d'un nouveau courant international, dont les premiers pas sont actuellement réalisés par l'existence de Revista de America et à laquelle nous devons tenter d'agréger d'autres organisations avec lesquelles nous avons actuellement des liens étroits.


4) Ce courant que nous décidons d'impulser doit travailler collectivement afin de consolider l'ensemble de son activité et postuler ainsi à une politique qui soit une alternative au réformisme et au sectarisme. Ceci peut et doit se faire en explorant toutes les possibilités d'un regroupement à un niveau plus important encore, dans le cadre d'accords politiques avec d'autres courants, en tenant comptant que nous devons être à même d'intégrer différents autres secteurs et sans perdre de vue que nous ne prétendons nullement être une nouvelle internationale avec une direction centralisée.


5) Aller vers la publication d'un numéro de la revue du courant international au mois de mars prochain (également mise en ligne sur internet) comme expression de cet effort collectif et comme outil de propagande et de construction. De manière générale, la parution doit être assurée avec régularité et publiée dans chaque pays. Cela suppose des efforts organisationnels communs pour y parvenir. De même, il s'agira de trouver un nouveau titre à cette revue pour qu'elle puisse intégrer notre activité en Europe et dans d'autres pays et continents que le seul continent latino-américain. Enfin, nous devons trouver une nouvelle appellation, donc un nouveau sigle, pour le courant que nous sommes en train de constituer.


6) Constituer une délégation qui soit présente au congrès fondateur du NPA en France pour accompagner cette expérience dont nous sommes partie prenante.


7) Soutenir la campagne pour le OUI au prochain référendum pour la réélection de Chavez au Venezuela. Assurer pour le jour de ce référendum la présence conséquente de dirigeants des différents pays de notre courant.


8) Suivre avec attention les différents processus en cours dans les pays où nous intervenons et participer activement au prochain Forum Social Mondial et autres événements de cette nature à l'échelle internationale.


Caracas les 6 et 7 décembre 2008.


Stalin Perez Borges et Gonzalo Gomez de Marea socialista du Venezuela ; Pedro Fuentes et Israel Dutra du MES-PSOL du Brésil ; Alejandro Bodart et Sergio Garcia du MST d'Argentine ; Anatoli Matvienko du SMOT de Biélorussie ; Tito Prado de " Lucha Continua " du Pérou ; Pedro Carrasquedo de " La Commune ", France

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La Commune s'engage dans le NPA



Allons-y !



8 janvier 2009, par Direction nationale de La Commune

Comme annoncé dans notre précédent numéro, nous rendons compte du débat interne dans notre organisation sur l'attitude à adopter à propos de la constitution du Nouveau parti anticapitaliste lancé dès l'été 2007 par O. Besancenot et la LCR. Le congrès constitutif doit se tenir du 6 au 8 février prochains. A une confortable majorité, les militants de La Commune ont décidé de s'engager et nous avons demandé, en total accord et sur mandat de notre Internationale, notre entrée au NPA comme membres fondateurs. Voici les raisons politiques d'une décision raisonnée et nécessaire.

Au lendemain de la Présidentielle de 2007 et du succès électoral de Besancenot (4,08%), la LCR lançait l'appel à la construction du NPA en ces termes :

" celles et ceux qui entendent lutter sans concession contre la politique de ce gouvernement, instrument du MEDEF, celles et ceux qui veulent défendre un programme d'urgence anticapitaliste à l'image de celui qu'a porté Olivier Besancenot à la Présidentielle ont besoin d'un nouveau parti qui défende les intérêts des travailleurs et des travailleuses, de tous les opprimés, de tous les exploités " et la LCR précisait alors : " Concrètement, nous souhaitons un débat commun avec toutes celles et tous ceux, individus, équipes militantes, courants politiques :

Qui veulent défendre un programme anticapitaliste dans les luttes et aux élections ;

Qui se situent dans la plus stricte indépendance avec le PS et refusent de cogérer les institutions avec celui-ci, voulant centrer leur activité sur la lutte de classes, la mobilisation sociale et politique ;

Qui veulent se regrouper dans un cadre politique organisé, militant, national et démocratique, un parti tissant des liens internationaux avec les forces qui défendent une telle perspective ".

Bien qu'entièrement d'accord avec tous ces considérants, nous avons refusé. Pourquoi, tout simplement parce que nous n'y avons pas cru. Et pour cause, s'agissant de la " plus stricte indépendance avec le PS ", nous avons constaté l'appel au vote Royal au second tour de la Présidentielle de la part de Besancenot. Nous étions et nous continuons d'être farouchement contre cette position (tout autant que nombre de militants LCR d'ailleurs). Ce désaccord fait suite à un autre : l'appel au vote Chirac au second tour de la Présidentielle de 2002 (là encore, nous nous retrouvons avec beaucoup de militants de la LCR, faut-il le souligner).


Chat échaudé craint l'eau froide



A ces désaccords qui nous ont rendus circonspects devant l'appel de la LCR, il faut ajouter la méfiance inévitable que suscite chez nous, à la lumière des " expériences " récentes, la question d'un parti des travailleurs. Il y a en effet le refus de LO, après la Présidentielle de 2002, d'appeler à un parti des travailleurs au prétexte qu'Arlette n'avait pas obtenu au moins 10% des voix, ce que nous avions déploré comme un manque de courage politique. Et il y a surtout l'expérience calamiteuse du MPPT-PT Lambertiste. La méthode autoproclamatoire (autrement appelée méthode Coué, " nous sommes le Parti des Travailleurs, nous sommes le Parti des Travailleurs et tous les autres sont des traîtres... " et ridiculement hégémoniste en cours depuis des lustres chez les Lambertistes a abouti à l'échec retentissant du PT, aussitôt prolongé sans le moindre bilan par une autre autoproclamation du Parti Ouvrier Indépendant. Le tout sur fond politique de défense de la malheureuse République bourgeoise française attaquée par l'Union Européenne, et qui s'impose à Sarkozy qui en est la victime... Alors, nous ne voulons pas à nouveau être les gogos et nous ne voulons pas non plus d'une LCR bis ... De là nos caractérisations polémiques mais politiques dans nos écrits dès août 2007 (La lettre d'information de La Commune " Le parti des bobos et des gogos " sur notre site lacommune.fr


La lutte de classes s'impose à nous tous



Depuis 2007, de l'eau, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et en particulier la crise économique mondiale du capitalisme frappe de plein fouet les masses opprimées et exploitées du monde entier et donc de ce pays. Les conséquences pour la classe ouvrière et l'écrasante majorité de la population qui souffre du talon de fer du capital commencent à peine leurs effets. Dans ces conditions, il est à parier que beaucoup de débats soient balayés par la réalité de la lutte de classes et apparaissent finalement bien futiles et dignes de querelles d'une cour de récréation. Sans rien renier de nos désaccords, bien plus, en les gardant en militants libres, nous faisons nôtre l'appel à un parti anticapitaliste si nécessaire à la défense des millions de sans-grade et de sans-voix de ce pays. Nous sommes depuis toujours pour un tel parti fût-il sans référence au trotskysme, pour peu que les trotskystes ne cachent ni leur drapeau ni leur programme.

La place pour un tel parti, large, ouvert à tous ceux qui aspirent au combat anti-Sarkozy, qui se refusent à attendre les échéances électorales de 2012, un parti qui affirme sa fidélité à la lutte de classes et à l'indépendance de la classe ouvrière est une nécessité absolue.
Aucun d'entre nous, quelle que soit son expérience, n'a connu semblable situation, semblable effondrement du système capitaliste. Le moment historique pour construire un parti des travailleurs digne de ce nom n'a jamais été aussi vital et aussi favorable. Avec notre organisation internationale, nous voulons y croire.
Allons-y donc !





Modifié le mercredi 11 février 2009
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La ministre des collectivités territoriales, issue des Républicains, a eu par le passé des prises de position qui dénonçaient le mariage pour tous en y voyant “un dessein contre la nature”....

Ni le gouvernement ni l'Assemblée ne  nous représente !Ni le gouvernement ni l'Assemblée ne nous représente !

« L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes » La présidentielle et les législatives en France sont à l'image du chaos politique qui parcourt l'Europe : la...

Répression, maître-mot de la macronie.Répression, maître-mot de la macronie.

La cinquième république est agonisante. Macron et sa clique vont utiliser le dernier outil en leur possession pour sauver ce qui peut l’être : la répression. Les forces de police, dignes...

Présidentielles, législatives : Non au front unique des appareils !Présidentielles, législatives : Non au front unique des appareils !

Ils veulent TOUS sauver la Ve République et museler la classe ouvrière ! Partis politiques et confédérations syndicales sont désormais unis pour laisser Macron gouverner à son aise et mener ses...

Alain KrivineAlain Krivine

La Commune tient à saluer la mémoire d'Alain Krivine, militant ouvrier et dirigeant historique de la LCR et du NPA, qui a marqué la vie politique de ces 60 dernières années. Nous adressons à sa...



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