Relents pestilentiels d’un régime en phase finale

Vantée, il y a encore deux ans, comme un régime garantissant la stabilité de l’État, la Ve République est entrée dans la phase finale de son agonie et rares sont ceux, parmi les politologues, qui se hasarderont désormais à le nier. Chaque candidat fera moultes propositions de replâtrage et de transition vers une autre « république ». Bien en vain. Mais, pour l’heure, ce qui frappe, c’est cette hystérie qui s’est emparée de toute la dite classe politique, sans classe. Retour sur les dernières séquences d’un été pourri.

Relents pestilentiels d’un régime en phase finale

Hollande n’est pas méchant. Depuis fort longtemps il a su se passer d’une pensée propre et de toute culture. Le ministère de la méchanceté arrogante est tenu par Valls et celui de la filouterie sans âme, par Macron. Hollande arbitre entre ces deux-là, les laisse s’entre-déchirer pour se maintenir, tel le chien crevé au fil de l’eau. Il n’affiche aucune ambition : il ne vise pas la « prospérité » mais « que cela aille mieux qu’il y a cinq ans », après avoir fait pire que son prédécesseur agité du bocal. Hollande est une illustration triviale et débonnaire de la « normalité du mal ». En dépouillant le Code du travail, Hollande croit sans doute faire son devoir de classe. Cet homme se sait sans envergure et fait la confidence spontanée qu’il doit sa stature de chef D’État aux attentats. Les médias et l’intelligentsia se chargent du reste.

Rossignol, ministre de la Famille

Face au « burkini », le tollé politique a été tel que la France en est devenue la risée des médias internationaux. Dans cette affaire la ministre féministe Rossignol s’est dévoilée : la cible, ce n’est pas la « religion », ou « l’islamisme » mais les femmes musulmanes. Nous pensions que cette personnalité était ministre du « droit des femmes ». Erreur, elle est ministre de la Famille, de l’Enfance et du Droit des femmes. Confinant encore un peu plus dans l’imaginaire institutionnel les femmes à leur rôle de mère et maîtresse…de maison. Le MLF aurait, à bon droit, stigmatisé l’existence même d’une ministère de ce type. Rossignol est pourtant issue de cette mouvance féministe radicale. Mais son « radicalisme » est réservé aux habitantes, salariées, chômeuses musulmanes. Madame Rossignol ne bat pas son beurre contre les institutions religieuses ou contre les textes sacrés qui sanctifient l’oppression des femmes et leur cortège de violence dans toutes les religions : elle part en croisade contre ces femmes-là. Elle qui, étant jeune, prônait les « groupes femmes » non mixtes, est devenue une intégriste de la mixité obligatoire.

Poison raciste

Nous les voyons tous, à droite et à gauche (et parfois même « plus à gauche ») distiller le poison raciste sous l’appellation non contrôlée de lutte contre l’islamisme, certains le présentant comme un nouvel anticléricalisme... qui protège l’Église de « chez nous ».

Toutes ces bonnes âmes arguant des Lumières restent muettes lorsque le délégué de Meurthe-et-Moselle des « Républicains » écrit à propos d’une femme voilée sur une plage « nacht und nebel pour le sac poubelle », suggérant ainsi ni plus ni moins, en utilisant ce nom de code des nazis, leur déportation. La comparaison entre un être humain et un sac poubelle étant lui-même digne de la rhétorique nazie anti-juive : déshumaniser pour exterminer. Ces preux combattants de l’islamisme au nom de l’antifascisme n’ont ici rien à dire. Les islamophobes se tiennent sur les deux rives !

Les immigrés et leurs enfants dans la ligne de mire

En fait, il n’y nulle histoire de religion dans ces campagnes hystériques. Elles couvrent juste la remise en question des droits de l’homme. Et la cible, à savoir de simples habitantes, montre de quoi il en retourne : créer des « clivages » artificiels au sein de la population laborieuse, détacher des millions de travailleurs de confession musulmane de notre classe, pour affaiblir toute la classe ouvrière et ainsi, l’exposer aux coups. Ces campagnes sont les prolégomènes des discours anti-réfugiés et anti-immigrés qui vont nourrir une campagne pestilentielle pour de longues semaines. Ces discours ne viseront pas seulement les immigrés mais tout autant les personnes « issues de l’immigration maghrébine » à bien distinguer du « Français de souche ».

Voilà dans quelle boue se roule Hollande « par-delà le bien et mal », libre de toutes réserves morales. Nous ne parlons pas ici de morale immuable et éternelle mais de la morale démocratique la plus élémentaire qui pouvait, naguère, donner un semblant de légitimité aux gouvernants. Ces réserves morales sont totalement incompatibles avec la politique contre-révolutionnaire de défense de l’ordre établi qui sévit dans tous les domaines de la vie quotidienne de la population, attaque les libertés individuelles et les quelques acquis de la civilisation humaine.

La lutte des classes nettoiera la vie quotidienne de toute cette boue.

Daniel Petri,
22-08-2016

Modifié le lundi 05 septembre 2016
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