Macron, le despote allumé

aux chevilles enflées

La Lettre de La Commune, nouvelle série, n° 32 – jeudi 15 février 2018

9 mois après son élection, Macron s’accroche et s’enlise d’une perpétuelle fuite en avant. Ceux qui pensaient faire barrage au FN découvrent un despote excité, qui prétend pouvoir tout « réformer » et tout régenter. Le voici qui se prend à vouloir réformer… « L’Islam de France ». Cela s’appelle le suprématisme. Le dernier qui s’était essayé à établir sa suprématie sur des cultes, c’était Hitler, mais Macron ignore sans doute cela ; Il voudrait établir tout autant sa suprématie sur les syndicats, les associations humanitaires bien qu’il ait peine à l’établir sur …LREM

Macron, le despote allumé

Pour Macron, c’est « l’atterrissage ». Celui qui dit cela est pourtant un perroquet, c’est Christophe Barbier, un de ceux qui célébraient le Jupiter macronique, il y a encore quelques semaines. La « décote » brutale de popularité du Macron se trouve confirmé par le résultat désastreux des dernières élections partielles, où l’immense majorité des électeurs a fait la grève du vote.

Chevilles enflées

Cherchant à tirer profit de la crise gouvernementale qui bloque Merkel en Allemagne, Macron tente de s’imposer sur la scène internationale comme représentant le plus qualifié de « l’Europe » auprès des USA. Il espère ainsi avoir la stature du Chef en France, de celui qui peut apporter au pays des débouchés sur les marchés du monde. Mais, l’Etat de la France le lui permet-il vraiment ?

Production industrielle en France

La production industrielle en France se classe donc loin derrière la majorité des pays d’Europe. Ce qui donne un aperçu de la « puissance » réelle du pays : légèrement au-dessus de la moyenne des 28 pays membres de l’Union « européenne » mais en dessous de la moyenne des 19 pays de la « zone Euro ».


1




Nota bene : Les indices de la production industrielle permettent de suivre l’évolution mensuelle de l’activité industrielle de la France : variations des quantités produites du secteur secondaire, l’industrie, y compris des industries agricoles et alimentaires (IAA), de l’énergie et de la construction.

Vente d’âmes

Nous le savons, la fabrication et les ventes d’armes (augmentation de 45% en 5ans) sont le principal atout industriel de la France. Or, le gouvernement se trouve en porte-à-faux dès qu’il s’agit de les justifier.

« L‘Arabie saoudite - qui a scellé avec la France pour plusieurs milliards d‘euros de contrats, particulièrement sous le quinquennat de François Hollande - est engagée depuis mars 2015 au Yémen dans une guerre contre les rebelles houtis appuyés par l‘Iran chiite, à la tête d‘une coalition militaire de pays arabes sunnites soutenue par les Etats-Unis.

Qui pouvait imaginer la survenance de ce conflit au Yémen? (...) Beaucoup de pays sont confrontés à cette situation que d‘avoir, le cas échéant, livré des armes à d‘autres pays alors que ces armes n‘étaient pas censées être utilisées”, a justifié la ministre des Armées sur France Inter, alors qu‘on lui demandait si la coalition utilisait des “bombes françaises”.

L‘utilisation des armes, une fois livrée, est normalement encadrée, mais les conflits peuvent évoluer”, a-t-elle dit. 2

Eh oui, l’Etat vend des armes à des pays qui ne sont pas « censés les utiliser ». Des collectionneurs, peut-être ? Qui pouvait imaginer en effet qu’un Etat comme l’Arabie Saoudite puisse entrer en guerre et qui plus est pour le compte des USA ? Qui pouvait imaginer que cette guerre soit d’une barbarie sans nom ? Si les ventes d’âmes rapportaient, celle de madame Parly sera censée ne pas être utilisée ( de préférence).

Macron, le « sang bleu »

Qui pouvait imaginer, entre deux sales tours d’élection présidentielle, que Macron et son Colomb feraient vivre un enfer aux réfugiés ? Nous, naturellement. Parce que nous savions que Macron est un alliage synthétique à base de Sarkozy et de Hollande, avec des traces de Valls. Mais, les médias de droite comme de gauche juraient qu’il fallait voter pour lui contre le FN, à grand renfort de discours humanistes et démocratiques. Puis, nous avons vite compris que le FN n’avait pas le monopole de la haine. La haine aristocratique et technocratique est, il est vrai, plus présentable que la haine « populiste » et tout autant sarcastique, provocatrice, blessante, avec, en plus de cela, une touche de mépris naturel, le mépris des « sang - bleu » 3. Notez que, on la lui rend bien…Sous forme de révolte. Parce que Macron est le destructeur des droits collectifs, sociaux. Parce que cet homme veut étatiser les « risques » (maladie, chômage, retraite) pour mieux privatiser leur gestion. L’Etat ne les couvrira qu’à la portion congrue et le reste sera à la merci du marché des assurances : pour bénéficier de prestations à même de « faire face », il faudra souscrire à des assurances ou des assurances déguisées en mutuelles. Les plus pauvres seront à la merci de la charité publique, bien ordonnée par l’Etat et subsidiairement par les associations bénévoles. Comme nous l’affirmions au lendemain de son élection frelatée : Macron ? C’est lui ou nous !

Macron « veut faire la peau des syndicats »

Macron veut faire la peau aux syndicats. L’expression n’est pas employée par des syndicalistes virulents mais par l’auteur d’un article du Figaro qui écrit : « Emmanuel Macron va-t-il faire la peau aux syndicats ? La question se pose compte tenu de l’impact des réformes sociales lancées par le chef de l’État depuis son élection sur, non pas la ligne politique des différentes centrales, mais leur raison d’être, leur rôle et leur place dans la République (…)Quoi qu’il en soit, Emmanuel Macron a besoin des partenaires sociaux - le nombre et le rythme des négociations, concertations et consultations closes ou en cours le montrent - « mais à leur place », comme le précise l’un de ses proches. Une place qui, dans « le nouveau monde », n’a rien à voir avec celle qu’ils occupent depuis soixante ans »4. Il précise : « Si elles veulent survivre à la présidence Macron, les organisations syndicales sont donc condamnées à démontrer leur utilité. En se repositionnant sur un paritarisme de proposition qui visera, au niveau national, à décliner les orientations décidées par le chef de l’État - on en a la preuve avec les négociations en cours sur la formation professionnelle et l’assurance-chômage (…)Avec l’universalisation des droits attachés à la personne, et plus aux statuts , les syndicats vont être » contraints de composer avec le pouvoir »

Politique de la « la chaise vide »

Cela veut dire que les syndicats…ne seront plus des syndicats, ni plus, ni moins. Ce n’est plus le moment de discuter la question de savoir si, en général, « la politique de la chaise vide » est mauvaise ou bonne. Comme l’a dit un syndicaliste des hôpitaux, « Avec Macron, en fait de chaise, c’est la chaise électrique ». Ainsi, lorsque Macron annonce avec arrogance une « super-concertation » sur les Retraites, il appartient aux hauts dirigeants syndicaux chargés au premier chef de défendre l’existence de leurs organisations, de mettre le Holà et de répondre : « il n’y a rien à discuter, nous ne sommes pas votre « partenaire social », bas les pattes devant les régimes spéciaux et devant le régime général, bas les pattes devant la Sécu, nous n’avons rien à VOUS proposer si ce n’est le RETRAIT de vos plans ».

La direction confédérale CGT vient de « décliner l’invitation » du Premier Officier d’ordonnance de Macron (Philippe) à une « entrevue » sur l’apprentissage. Ce qui vaut pour cette entrevue ne vaut-il pas pour tous les pourparlers, qu’il s’agisse de l’Apprentissage, de l’Assurance-chômage, des Retraites, etc ?

Là est le nœud de la question. Privé de son « dialogue social », le despote aux chevilles enflées trébuchera et commencera à vaciller, le précieux ridicule qui veut asseoir sa suprématie sur les syndicats comme sur une religion en particulier en violation complète de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat verra alors le sol se dérober sous ses pieds. Son mouvement LREM ne pourra alors rien pour lui. Comme le note le perroquet Christophe Barbier, LREM « n’a pas de structure militante » et ne peut s’ancrer.

Oui, il faut lui « claquer la porte »

Ni sur le plan national, ni sur le plan diplomatique, Macron n’a les moyens de sa politique. Son intelligence consiste à utiliser les failles de ses adversaires et concurrents et à provoquer tout le monde pour sonder le terrain miné dans lequel il s’avance. Cela ne veut pas dire qu’il n’arrivera pas à imposer ses réformes. Il peut y arriver si les hautes directions syndicales CGT et FO jouent son jeu comme elles l’ont fait avec les Ordonnances prolongeant la loi El Khomri. A l’inverse, si ces dirigeants claquent la porte de Macron et de ses ministères, ce sera un encouragement à la mobilisation de tous les salariés, chômeurs et jeunes pour inverser le cours des choses, avec leurs syndicats. Laquelle mobilisation pourrait bien s’engager…Sans eux. Les grands médias s’en inquiètent déjà.

Confère cet édito du Parisien, le 2 février dernier :

« Et un chantier de plus ! En annonçant la réforme de la fonction publique, et un plan inédit de départs volontaires pour les fonctionnaires, Emmanuel Macron et Édouard Philippe ouvrent un nouveau front social. Alors que la grève dans les prisons est à peine terminée et que les personnels soignants des maisons de retraites viennent de dénoncer dans la rue leurs conditions de travail, le pari paraît audacieux. L’exécutif assure vouloir « réfléchir sans tabou » et mener un « travail de fond » pour « adapter », « assouplir » la fonction publique. Les syndicats dénoncent déjà une « attaque » brutale contre les fonctionnaires. Cette réforme, Macron la juge indispensable depuis longtemps. Lorsqu’il était ministre de l’Économie de François Hollande, il avait déjà jeté un pavé dans la mare en remettant en cause certains « emplois garantis à vie » dans la fonction publique dont le statut ne serait « plus adéquat ». Aujourd’hui, celui qui a entre-temps été élu à l’Élysée entend donc faire bouger les lignes dans ce dossier sensible, voire explosif. Certes, depuis le début du quinquennat, les mouvements de contestation, notamment sur le Code du travail ou l’éducation, ont fait long feu ou ne « prennent » pas. Le chef de l’État peut se dire que c’est le moment de réformer. Quitte à trop charger la barque ? »

Le calvaire des sans-abri

L’inquiétude porte au-delà, l’ex PDG de la SNCF Louis Gallois qui fut il y a cinq ans partisan du « choc de compétitivité » accuse lui-même directement l’Etat de minorer le nombre de Sans-abri 5, depuis que Macron s’était vanté que sous son règne, tous les SDF seraient hébergés. Dans le Parisien de ce lundi 13 février, nous apprenons avec tristesse et colère : « la nuit dernière une femme sans-abri est décédée, apparemment d’une crise cardiaque rue La Fayette (IX e ). Un passant un passant a constaté la présence d’une femme sans domicile fixe inconsciente allongée sur le sol avec ses affaires personnelles à proximité. A 1 h 30, le médecin du Samu malgré ses efforts pour la ramener à la vie, a constaté le décès »6

Pour sa part le collectif Les morts de la rue fait état de 31 SDF morts en ce mois de janvier, pour une moyenne d’âge de 50 ans7.

Ce 13 février la Fondation Abbé Pierre communique :





Voilà le seul avenir que Macron réserve à des dizaines de milliers puis des centaines de milliers d’ouvriers.

Pour des millions de salariés, de jeunes, de retraités, cela n’appelle qu’une conclusion, celle-là même que les abstentions monstres portent :

ASSEZ !


jeudi 15 février 2018


Dernière minute




1 http://www.coe-rexecode.fr/public/Indicateurs-et-Graphiques/La-conjoncture-en-10-graphiques/La-conjoncture-economique-francaise-en-10-graphiques

2 https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN1FT1WL-OFRTP

3 La noblesse se qualifiait de « sang bleu », c’est-à-dire de « sang de Dieu », le terme « bleu » remplaçant Dieu pour éviter le blasphème, tout comme « parbleu » ou, dans certaines régions « nom de bleu ! »

4 https://www.pressreader.com/france/le-figaro/20180112/281556586226296

5 http://www.lejdd.fr/societe/louis-gallois-je-deplore-une-volonte-politique-de-minorer-le-nombre-de-sdf-3570866

6 http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-une-femme-sdf-decede-rue-la-fayette-12-02-2018-7554855.php

7 http://www.mortsdelarue.org/spip.php?article14

Modifié le jeudi 15 février 2018
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