Elections partielles dans le Lot et Garonne : Qui est responsable de la (faible) percée du Front national ?

Elections partielles dans le Lot et Garonne : Qui est responsable de la (faible) percée du Front national ? | Chronique hebdo, 18 juin 2013Les élections partielles dans la troisième circonscription du Lot et Garonne imitent celles de la deuxième circonscription de l'Oise, en mars. La réaction des media  reprend le même grand titre  choc "  Duel UMP-FN ". Et Harlem Désir lui oppose la même réplique : " front républicain " avec l'UMP pour battre le FN. Ce qui bien évidemment apporte de l'eau au moulin du FN qui peut se présenter en " candidat antisystème " à moindre frais. On en oublierait presque les abstentions ...
 
Dans la deuxième circonscription de l'Oise, l'abstention était passée en quelques mois de 40 à 67%. Dans la troisième circonscription du Lot et Garonne, elle passe de 36 à 54%. S'y ajoutent les pourcentages des blancs et nuls, 2,18%, ceux des candidats comme celui du " parti d'en rire " qui dépasse les 2%. S'y ajoute, pour une raison inconnue, la baisse du nombre d'inscrits : un bon millier d'électeurs en moins, d'une année sur l'autre.
 

FN : faible percée mais percée tout de même...


Au total, 15 323 électeurs exprimés de moins qu'en juin 2012. Et, au total, le PS perd 14 790 voix : une hémorragie qui est en prise directe avec l'abstention. l'UMP n'est pas en reste : 3575 voix en moins. Et, c'est donc bien sur le dos de l'UMP que le FN gagne modestement 986. Ce qui, selon le nouvel observateur constitue " une très faible percée en nombre de voix, donc, qui relativise son score en hausse de 10 points. ". Le " parti d'en rire " réalisant, pour sa part, un peu plus de 1000 voix ! Il reste que pour faible qu'elle soit, la percée du FN est indéniable. Les responsables de ces résultats sont PS, UMP et tous les partis qui se font les relais direct des exigences capitalistes, FdG inclus. Pour le moment, la leçon première est que la grande majorité de la population s'abstient, preuve de sa désapprobation et rejet de la politique des partis institutionnels. Ces abstentionnistes sont pour nous le terrain de notre construction et intervention.
 

PS : la Bérézina


Selon Le nouvel Obs : " dégoûtés par l'affaire Cahuzac, peu séduits par son remplaçant désigné Bernard Barral, les socialistes villeneuvois n'ont sans doute pas jugé nécessaire de se déplacer jusqu'aux urnes. ". En fait, deux électeurs du PS sur trois ne se sont pas déplacés. A l'évidence, l'affaire Cahuzac n'explique pas à elle seule cet effondrement. Il est aussi le produit direct de toute la politique menée par le gouvernement. L‘affaire Cahuzac ne profite ni à la droite, ni au Front de gauche qui perd 499 voix sur les 2169 qu'il avait glanées en 2012.
Le candidat écologiste rend justice de ce résultat : " Si cette affaire n'était que le fait d'un homme, cela ne suffirait pas à expliquer les défaites aux sept partielles précédentes, ni à expliquer une telle montée du FN. Je l'ai déjà dit, c'est la démocratie qui est malade et la crédibilité de la classe politique qui est en cause, l'affaire Cahuzac est un symptôme d'une démocratie bancale où les conflits d'intérêts sont légion, où une caste dirigeante renforce ses privilèges en se dispensant du respect des règles communes et ne défend plus l'intérêt général ou du moins n'est plus vu comme telle.  ". Si nous lui laissons la responsabilité de sa vision de " la montée du FN " qui, on l'a vu, n'est pas aussi spectaculaire que d'aucuns le prétendent car ils sont intéressés à provoquer le " front républicain, le reste n'est pas mal vu. Le FN tire incontestablement profit de la crise de l'UMP et du PS.
 

Crise du régime


l'abstentionnisme est le fait majeur de toutes les dernières élections. Son amplification indique très clairement que nous sommes bel et bien en présence d'une crise du régime tout entier aux prises avec une forme rampante de boycott électoral qui met directement en jeu sa légitimité, en disqualifiant toutes les représentations politiques institutionnelles. Elle affectera à son tour le FN à mesure qu'il s'intégrera dans le paysage politique officiel. Ce n'est donc pas une simple crise politique ou alors il faudrait parler de crise politique chronique. Mais, une crise du régime, qu'est-ce donc d'autre qu'une crise politique incompressible, permanente, chronique, qui rebondit sans cesse et creuse un fossé toujours plus grand entre la population et les institutions, révélant au grand jour tous les mécanismes de la corruption institutionnelle ?
 

Le front de gauche représente-t-il une alternative ?


Dans l'Oise, le FG avait obtenu 2609 voix en juin 2012, il n'en a retrouvé que 1811 en mars 2013. On l'a vu, le même phénomène se reproduit dans le Lot. La crise du PS, le rejet de la politique gouvernementale, non seulement ne profite pas au Front de gauche mais elle lui nuit à lui aussi, même si c'est dans une moindre mesure. C'est dire qu'il n'est pas perçu comme un parti anti-gouvernemental ou même " non gouvernemental " mais bien pour ce qu'il est : un parti de la majorité gouvernementale, un peu remuant, un peu trublion mais faisant tout de même partie de la " famille " gouvernementale Le hochet de la sixième république laisse indifférente la grande masse des salariés et de la population. Les gens ne sont pas dupes de la rhétorique prodiguée par le FdG sur " le changement de cap " du gouvernement et des trémolos de Mélenchon.
 

Des élections qui laisseront des traces


A n'en pas manquer, ces déroutes électorales ne manqueront pas de nourrir le feu roulant de la crise qui agite l'appareil du PS. En effet, la poursuite de la politique menée par Hollande-Ayrault (avec, tout dernièrement, l'annonce d'un abattement sur l'imposition des plus-values immobilières au moment où est remis en cause le quotient familial) conduit le PS et son appareil au seuil de la liquidation, mais cette politique ne peut être corrigée au tiers, au quart ou au cinquième : entre une politique anticapitaliste et la politique dite " libérale " menée par les gouvernements successifs, il n'existe pas de politique intermédiaire qui " ménagerait la chèvre et le chou " et redistribuerait " plus équitablement " les richesses. Le PS est donc condamné à boire le calice jusqu'à la lie, à soutenir la poursuite et l'aggravation des funestes " réformes ". La " manipulation sadique de l'effet Le Pen " (selon l'expression de Serge July pendant les " années Mitterrand ") par l'Elysée et la direction du PS se retourne contre leurs auteurs : elle n'engendre plus ces miraculeuses " triangulaires " qui permettaient à des candidats PS minoritaires de ravir des sièges, malgré les abstentions à gauche. Elles tendent à éliminer ce vieux parti vermoulu dès le premier tour. Et qu'on se comprenne bien : il n'est pas question un instant de minimiser le risque de danger que représente le FN et l'extrême-droite. Mais il n'est pas non plus question de le surestimer : ce serait là aussi une erreur politique qui nous déporterait des questions majeures du moment. Et il n'est pas question non plus, au nom du " front républicain ", de nous appeler à voter UMP !

Jean-Paul Cros (commission de médiation, 34, Y) Pedro Carrasquedo (CPN, 64, Y), Daniel Petri (75, Y), Wladimir Susanj (CP, 75, Y)

Elections législatives juin 2012 & juin 2013 - Premier tour
3°circonscription Lot et Garonne

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Juin 2012


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%inscrits


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Juin 2013


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%inscrits


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Diff/Voix


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Diff/%


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Inscrits


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76 356


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75 163


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Votants


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48 988


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64,16


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34 488


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45,88


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-14 500


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- 18,28


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Abstentions


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27 368


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35,84


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40 675


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54,12


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+13 307


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+ 18,28


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Blancs/Nuls


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00 817


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01,07


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01 640


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02,18


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+00 823


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+ 01,11


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Exprimes


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48 171


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63,09


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32 848


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43,70


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-15 323


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-19,39


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PS


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22 572


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29,56


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07 782


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10,35


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-14 790


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-19,21


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UMP


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13 006


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17,03


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09 431


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12,55


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-03 575


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- 04,48


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FN


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07 566


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09,90


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08 552


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11,38


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+00 986


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+ 01,48


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PG


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02 169


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2,84


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01 670


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02,22


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Modifié le mercredi 19 juin 2013
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