Balayer Macron et toutes les réformes par tous les moyens nécessaires

La Lettre de La Commune, nouvelle série, n° 49 – mercredi 30 mai 2018

Macron vient d’ordonner la naturalisation de Mamadou Gassama qui a sauvé la vie d’un enfant en risquant la sienne. C’est le fait du prince.La charité « royale » couvre la chasse aux réfugiés, aux étrangers, aux sans-abri. Tant et si mal que les députés FN ont voté l’article 5 du projet scélérat de Collomb contre le droit d’asile et les étrangers 1 .Mamadou Gassama vient donc d’être régularisé, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. En temps normal, ministres et parlementaires disent qu’ils ne peuvent intervenir dans ces procédures de régularisation et, plus encore, de naturalisation. Tenons- le nous pour dit !Le FN ne trouvera rien y à redire puisque selon ce parti « être français, ça s’hérite ou ça se mérite »
… L’autre leçon de cette actualité est celui-ci : les vrais sauveurs ne sont pas les tribuns, les hommes providentiels et ceux qui sont portés par les trompettes de la renommée : ce sont les anonymes, les Sans-grade, les Sans-rien, celles et ceux dont on ne parle jamais. Mamadou Gassama est de cette trempe-là…

Balayer Macron et toutes les réformes par tous les moyens nécessaires
Contenu

Comment le capitalisme peut-il se survivre ?

Qui le fait roi ?

Une situation paradoxale

Peut-on amender les réformes ?

Macron « apprendra » quand il aura été balayé

Peut-on contourner les obstacles à la lutte ?

Pour la RUPTURE avec Macron

Le nécessaire libre débat pour agir ensemble

Pour une politique ouvrière

ANNEXE : Le chauvinisme « philosophique » du Député Corbière

Ainsi, par tous les moyens, Macron et ses officiers d’ordonnance, cherchent à provoquer « la destruction créatrice » des acquis de la civilisation, sociaux et démocratiques, pour sauver le capitalisme. Ils vivent dans la quête d’un Moyen Age des temps modernes où prédominerait la lutte de chacun contre tous et de tous contre chacun, au profit du Grand Capital. Le capitalisme pourrait-il être sauvé autrement ? Le capitalisme pourrait-il survivre autrement à sa crise ?

Comment le capitalisme peut-il se survivre ?

Dès 1847, Marx et Engels prévenaient : « Comment la bourgeoisie peut surmonter ses crises ? D’un côté, en détruisant par la violence une masse de forces productives, de l’autre, en conquérant de nouveaux marchés et en exploitant plus à fond les anciens » 2 . L’eau a coulé sous les ponts : il n’y a plus de nouveaux marchés à conquérir, il faut disputer les marchés qui existent aux autres Etats et réduire « le coût du travail » dans les marchés « anciens »…

« A quoi cela aboutit-il ? A préparer des crises plus générales et plus formidables et à diminuer les moyens de les prévenir » précisaient encore Marx et Engels.

Qui le fait roi ?

Les moyens employés par Macron sont en effet très limités : il lui faut s’attaquer aux aides sociales, s’attaquer aux diplômes, tenter de briser les droits collectifs, de violer les droits démocratiques et les droits de l’Homme. Il lui faut piétiner, démanteler et « exploser » les services publics.

Ici surgit une contradiction explosive, celle que Mélenchon lui-même a soulevée : Macron n’a pas de base sociale, aucun appui dans la population, le semblant de « soutien populaire » qu’il avait cru trouver parmi l’électorat de la Droite lui fait à présent défaut. Sa tentative misérable de dresser les gens contre les cheminots a fait « pschitt ».

Macron n’a pas les moyens de ses moyens.

Une situation paradoxale

Ici surgit un paradoxe : élu avec seulement 43,6% des voix réelles (inscrits), doté d’un parlement qui « représente » moins de 40% des électeurs, contesté jusque dans sa propre Cour des miracle « en marche », et même par la hiérarchie militaire, il « continue », tel un canard sans tête, dans une fuite en avant sans issue. Il ne peut même pas sceller un consensus autour de sa « réforme constitutionnelle ».

Ce paradoxe peut être expliqué et élucidé de mille manière…Et qui sait, par l’alignement des astres sur Jupiter. Sinon, de par sa ruse, son arrogance ou sa suffisance crasse. Ou encore, du fait de la « résignation », du « fatalisme » voire du « manque de confiance des salariés en eux-mêmes ».

Ces explications, au lendemain des marées où l’on boit la tasse, sont, à nos yeux, l’écume des choses.

Peut-on amender les réformes ?

Les seigneurs féodaux rappelaient à l’ordre le roi Hugues Capet, par cette formule « Qui t’a fait roi ? ». Les successeurs de ce Capet furent sacrés par hérédité, ce qui leur permettait de s’élever au-dessus de ces seigneurs.

Macron n’a pas été « sacré » par le suffrage universel, pas plus que sa suite parlementaire.

Il est fait Roi par tous ces opposants qui jurent qu’il est légitime. Et, au-delà des opposants politiques, les sommets des appareils syndicaux qui veulent traiter avec lui.

Le groupe parlementaire France Insoumise et apparentés, sous les dehors des esclandres, du tapage et des bons mots n’est pas le dernier à « jouer le jeu ». Il s’amende en déposant des amendements aux projets de réforme qui ne sont pas amendables : réforme ferroviaire, réforme du droit d’asile et de l’immigration. Il a, par exemple, vanté la Convention collective ferroviaire, en lieu et place du Statut des cheminots pour tous, dans la perspective du retour au MONOPOLE SNCF du rail.

Le groupe Insoumis soumet donc des amendements au projet Macron-Collomb contre l’immigration et le droit d’asile, comme-ci on pouvait en adoucir les traits 3

Macron « apprendra » quand il aura été balayé

De la même manière, lorsque Besancenot tonne qu’il faut apprendre à Macron « à parler un peu mieux à la population, à arrêter avec toute son arrogance". "On va lui apprendre à reboucher les bouteilles de champagne, parce qu'il a peut-être ouvert les bouteilles de champagne un peu trop vite » 4 , ne contribue-t-il pas à le faire Roi ? Macron apprendra …Quand il aura été balayé. Pas avant.

Peut-on contourner les obstacles à la lutte ?

De leurs côtés, hauts dirigeants de la CGT et FO s’appliquent à ne pas fédérer les grèves et à faire en sorte, par exemple, que les fonctionnaires ne soient pas appelés à la grève le même jour que les cheminots.

Dans ces conditions, des organisations radicales nous disent qu’il ne faut pas chercher à « convaincre les bureaucrates syndicaux ». Peut-on contourner l’obstacle que représente l’orientation dictée d’en haut aux syndicats. Cela ne revient-il pas dans les faits à laisser les bureaucrates tranquilles ?

Pour notre part, nous pensons qu’il n’est en le pouvoir d’aucun front ou mouvement ou « minorité agissante » d’organiser le débordement ou de le déclencher.

Ce sont les grèves imposées par la base qui créent l’atmosphère propice au débordement. N’est-ce pas ce qui s’est produit en 1936, en 1968, en 1995 ?

Est-ce à dire que les militants ouvriers et jeunes soient condamnés à attendre le moment où l’accumulation de la colère des masses se transformera en explosion sociale ?

Est-ce à dire que nous attendons le jour où Martinez et Pavageau changeront de cap ?

Nous ne sommes dans aucune attente et dans aucune spéculation

Pour la RUPTURE avec Macron

Nous pensons qu’il y’a une intervention à mener pour la RUPTURE de nos organisations avec Macron.

C’est probablement ce à quoi aspirent de nombreux syndicalistes et responsables syndicaux, de syndiqués et délégués sans partis , de nombreux militants du parti communiste, de la France Insoumise et des organisations comme le NPA, le Front social, le POI, Lutte Ouvrière et le POID, de nombreux jeunes.

Le nécessaire libre débat pour agir ensemble

Cela commence par le libre débat, la libre confrontation des points de vue différents. Le débat pour agir ensemble dans la voie de la grève générale face à cette situation qui dure et ne peut plus durer, pour balayer Macron.

La rupture avec Macron ne saurait être une simple posture. Cela passe, selon nous, par des initiatives en vue des manifestations les plus unitaires contre la répression qui frappe les jeunes, qui frappe les syndicalistes comme Gaël Quirante. Cette détermination passe par des initiatives en vue de la manifestation la plus unie pour l’arrêt des massacres génocidaires à Gaza, pour la libération immédiate de tous les prisonniers politiques catalans et l’arrêt de toutes les poursuites.

Pour une politique ouvrière

C’est aussi par ce libre débat et ces actions que nous pouvons aller vers un nouveau parti, un parti anticapitaliste, antibureaucratique, internationaliste militant pour une politique ouvrière, une politique qui commence par la satisfaction des revendications vitales et des besoins immédiats de la population, une politique qui commence par l’abolition des réformes et du travail précaire, par la restauration de la Sécu sur ses bases fondatrices de 1945 et ainsi même, l’abrogation de la CSG et CRDS



30 mai 2018





ANNEXE : Le chauvinisme « philosophique » du Député Corbière

Voilà ce qu’inspire à ce député l’acte de Mamadou Gassama

« Il fait un geste qui d’un certain point de vue, au sens philosophique du mot, le rend français. Il fait partie de notre communauté nationale ». 5

Sarkozy, Hortefeux et autres chantres de « l’identité nationale » à laquelle il faudrait faire allégeance pour être français, n’auraient pas dit mieux.

Les propos de Corbière vont dans le sens de la remise en cause du Droit du sol.




1 « Que dit ce passage ? Il prévoit que l’Ofpra, organisme chargé d’instruire les demandes d’asile, pourra désormais communiquer avec les migrants par simple « voie électronique », pour les convoquer ou annoncer sa décision – l’office était contraint jusque-là d’adresser un courrier en bonne et due forme avec accusé de réception. Surtout, il réduit de 120 à 90 jours le délai dans lequel les gens doivent s’enregistrer en arrivant en France – sinon les dossiers basculent en « procédure accélérée », jugée moins protectrice par les associations . ». Source : blog Mediapart

2 Manifeste du parti communiste, chapitre : Bourgeois et prolétaires

3 « On en voit, séance après séance, voter des amendements du PS ou de La France insoumise, par exemple pour en finir avec le concept de « pays d’origine sûrs » (les ressortissants qui demandent l’asile voient leur dossier basculer en « procédure accélérée » - Article Mediapart déjà cité : https://www.mediapart.fr/journal/france/210418/loi-immigration-le-fn-approuve-une-mesure-des-deputes-lrem-votent-avec-la-gauche

4 https://www.dailymotion.com/video/x6ha1d2

5 http://video.lefigaro.fr/figaro/video/alexis-corbiere-mamoudou-gassama-merite-la-legion-d-honneur/5790423602001/ 00 :17

Modifié le jeudi 31 mai 2018
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