Les cheminots, des nantis ?

des nantis ?

Visiblement, Sarkozy perd ses nerfs. Les cheminots lui tiennent tête. Aucune de ses rodomontades ne les impressionne. Alors, n'y tenant plus, il est venu les provoquer sur leur lieu de travail, avec une cohorte de journalistes, pas plus tard que vendredi, aux ateliers de maintenance du TGV du Landy, en Seine Saint Denis. Qu'à cela ne tienne, les cheminots n'en démordent pas, ils veulent garder ce qu'ils ont : leur régime de retraite spécifique, leur statut propre. Sont-ce là vraiment des privilèges de nantis ?

Prenons pour exemple la pension de retraite à laquelle peut prétendre un cheminot qui partira en 2015 en retraite, à 55 ans, donc. Ce cheminot est un agent de maîtrise (chef d'équipe), il est entré à la SNCF à 27 ans. Il touchera une pension de 1212 euros. Si la réforme de Sarkozy passe, avec la décote et la baisse de valeur d'une année de cotisation, il touchera 1077 euros. Cela d'après les calculs d'une organisation syndicale.

Premier constat : pour toucher une retraite pleine et entière, correspondant à 75% du dernier salaire, un agent SNCF doit avoir cotisé 37, 5 ans et, donc, avoir été embauché à 17 ans et demi. Dans le régime de retraite actuel, il n'est pas possible de partir après 55 ans, sauf dérogation au cas par cas. Si la réforme passe, les cheminots qui seront maintenus en service ne pourront plus, dans bien des cas, tenir leurs postes de travail qui, bien souvent, nécessitent des aptitudes médicales particulières car ils sont liés directement à la sécurité du trafic et des usagers.

Une bonne fois pour toutes, le départ à 55 ans n'est pas un privilège, il se solde bien souvent par de maigres pensions, basées, elles mêmes, sur des salaires inférieurs à la moyenne. Par contre, la part patronale de la cotisation des cheminots est bien supérieure à celle que versent les " entreprises comme les autres ". Ce qui fait que les cheminots, en réalité, se paient eux-mêmes leurs soit-disant privilèges injustes

Le journal " la vie du rail " qui n'est en rien une revue syndicaliste fait le même type de constat : " Né en 1959, Benoît est entré à la SNCF en 1987. A 55 ans, en 2014, avec 28 ans d'activité, il touchera 49,22% de son salaire contre 56% avant la réforme. Soit une baisse de 6,78% " Et, de prendre le cas d'un " roulant " qui aura 30 années à la conduite des trains, lorsqu'il aura 50 ans en 2012. Il touchera, si la réforme passe, 61,84% de son salaire contre 68% avant la réforme. Soit une baisse de 6, 16%.

Mais qui peut croire que l'on peut continuer à conduire les trains après 50 ans ? Certes, il n'existe plus la pénibilité physique de l'époque de la machine à vapeur mais elle a été remplacée par une pénibilité nerveuse plus importante, un rythme de travail plus intense, des horaires encore plus " décalés ". Désormais, l'agent de conduite est seul dans sa machine. Son cycle biologique est détraqué, tout comme sa vie de famille. Sa responsabilité vis-à-vis de la sécurité des passagers et du trafic est immense.

Sarkozy veut arnaquer les cheminots. Avant sa réforme, la valeur d'une année de cotisation était : 2% de la pension d'un cheminot, ce qui donnait 37,5x2 = 75% du dernier salaire. Après sa réforme, une année de cotisation ne vaudra plus que 1,875%. Cette première arnaque se double de la seconde : une décote de 0,625% par trimestre manquant au moment du départ par rapport aux 40 années de cotisations exigées par Sarkozy.

Pour justifier cette arnaque, on nous fait le coup de la démocratie : Sarkozy, parce qu'il a été élu avec 52% des voix, aurait, parait-il, le droit de rompre le contrat de travail passé entre une entreprise et ses salariés En effet, la retraite des cheminots fait partie du contrat de travail qu'ils ont signé et est indissociable des conditions de travail et de salaire de ce même contrat, de toutes les obligations qu'il comporte. Contrat de travail qui, sur bien des aspects, est moins favorable que le Code du travail. (travail des dimanches moins bien payé, travail en 3x8 avec des semaines de 6 jours, des repos hebdomadaires pouvant être réduits à 1 jour, salaire plus réduit en cas de maladie, etc.). En tout état de cause , violer le contrat de travail d'une catégorie de salariés en la désignant à la vindicte des autres catégories, rien n'est plus antidémocratique et dictatorial.

Mais, là n'est pas encore le fond de l'affaire : Sarkozy veut casser le régime de retraite des cheminots parce qu'il veut casser le système des retraites de tous les salariés, et les obliger à contracter des assurances individuelles privées au service de la spéculation en bourse. Il veut casser le statut des cheminots parce qu'il veut casser la SNCF comme service public au service du public, privatiser une à une ses activités.
Le reste, c'est du baratin. La seule solution, c'est :

RETRAIT DU PROJET DE REFORME SARKOZY !
- Maintien du régime spécial de cheminots et de tous les régimes de retraite,
- Départ en retraite à 55 ans ou 50 ans pour les métiers pénibles, retour aux 37,5 années
de versement pour une retraite à taux plein dans le privé et la fonction publique.

Modifié le dimanche 04 novembre 2007
Voir aussi dans la catégorie Tracts nationaux
Journée internationale contre toutes les  violences faites aux femmesJournée internationale contre toutes les violences faites aux femmes

La Commune – pour un parti des travailleurs, section française de la Ligue Socialiste Internationale, se joint comme chaque année à la journée mondiale de mobilisation du 25 novembre pour...

La lutte des classes, plus que jamais !La lutte des classes, plus que jamais !

Après les cocoricos - « Vive reprise de l’économie française » titrait Le Point le 1er juillet –, les prévisions de l’INSEE et du gouvernement d’une croissance à 6,25 % en 2021 et les...

La gifle et la manifestation du 12 juin 2021La gifle et la manifestation du 12 juin 2021

La gifle assénée à Macron a la vertu de sa clarté corporelle. Peu importe celui qui la lui a donnée : elle illustre de manière cinglante l'exaspération et le ras-le-bol de la population face...

Retraites : ni loi ni réforme ! Dirigeants syndicaux, arrêtez de discuter !Retraites : ni loi ni réforme ! Dirigeants syndicaux, arrêtez de discuter !

Ce gouvernement veut liquider la « protection sociale à la française » et son système dit de retraite par répartition : son but est de faire main basse sur l’énorme budget de la Sécurité...

SAUVONS LES HOPITAUX ! Pour un appel uni à la populationSAUVONS LES HOPITAUX ! Pour un appel uni à la population

Depuis deux ans, les personnels hospitaliers et leurs syndicats CGT FO SUD combattent pied à pied les « réformes », « plans » et leurs conséquences terribles pour l’ensemble des personnels...

Pour Théo. Unité ! Justice – Vérité !Pour Théo. Unité ! Justice – Vérité !

Nous le savons tous, un jeune homme de 22 ans a été victime d’actes de barbarie et de torture par des policiers d’Aulnay-Sous-Bois, le 2 février dernier. Nous le savons tous, le procureur de...



HAUT