« Vous êtes sur la pente fatale, les gars »*

Primaire « à gauche » - 1er tour

Ne boudons pas notre plaisir : Valls a mordu la poussière en ce premier tour des « primaires » sur fond de participation des plus médiocres à cette échéance. Il n’était pas déplaisant non plus de voir F.O Giesberg s’étrangler de rage sur son plateau et comparer Hamon à Trump. Quand tout devient possible, il est tentant de dire n’importe quoi, pourvu que ça mousse.  Cette fois encore, nous n’allons pas, comme tant d’autres, lire dans le marc de café du commerce et spéculer sur les suites de ces mésaventures. Laissons là les pronostiqueurs. Voici notre premier diagnostic.

« Vous êtes sur la pente fatale, les gars »*

Comme dirait Fernand - le héros indémodable des Tontons flingueurs- tous ces malfaisants sont sur la pente fatale. Reste à savoir à quelle vitesse ils vont se scratcher. Après Sarko, Juppé, Hollande, c’est au tour de Valls de descendre aux enfers. L’appareil du PS, agence historique de la bourgeoisie au sein du mouvement ouvrier, est frappé à mort. Sur son demi-cadavre viennent se greffer toutes sortes de démagogues au cœur battant…Pour la France ! Macron, Mélenchon, Hamon, Montebourg sont ces dernières roues de secours « antisystème » du « système », auquel ils ont lié leur sort, en bons mercenaires.

Loi El Khomri – 49-3, le contrecoup

En quelques semaines, la crise politique institutionnelle se poursuit en accéléré : le sol se dérobe sous les pieds du sommet de l’Etat et de tous ces partis ou formations politiques hybrides. Cette accélération constante de la crise politique est le sous-produit de la mobilisation générale, à l’initiative des masses, pour le retrait de la loi El Khomri. Les conditions extrêmes dans lesquelles cette loi a été adoptée a créé des dégâts politiques et sociaux irréversibles. Ce fut comme l’a dit Éric Verhaeghe, spécialiste des questions sociales au MEDEF, «une immense défaite collective » 1 dont nous commençons seulement à mesurer la portée.

Hamon : Etats de service

Hamon a donc finalement été choisi pour passer la serpillière derrière toute cette boue. A cette occasion, il lui faut faire oublier qu’il a voté tous les budgets antisociaux du quinquennat, qu’il a pactisé avec Valls pour éjecter Ayrault, qu’il a voté l’Etat d’urgence des deux mains. Il lui faut aussi faire croire qu’il a quitté le gouvernement Valls dont il a été expulsé comme un malpropre. (Tout comme Montebourg). Qu’il ait fait tout cela avec des états d’âmes importe peu. A la fin des fins, ce sont les états de service qui l’emportent. Au reste, en se présentant concurremment, Montebourg et Hamon, en leur âme et conscience, laissaient une chance à Valls. Sans cette « concurrence », Valls serait déjà éliminé car le candidat des frondeurs sans fronde aurait dépassé les 50%, faisant faire ainsi l’économie d’un second tour.

La précarité universelle

Hamon est d’ores et déjà le sympathique candidat du Revenu universel, c’est-à-dire de la précarité universelle. La précarité « tout au long de la vie ». Sous le masque d’une fausse bonne idée gluante de générosité et d’humanisme, la Revenu universel se dresse comme une attaque fondamentale contre les salaires et toutes ces « vieilles recettes » que sont les notions de SMIC, de valeur du point, de salaires correspondant à une qualification acquise – mesurée par des diplômes reconnus et par l’expérience basée sur l’ancienneté. Autant de de « vieilles recettes » qui ont déterminé la position acquise par la classe ouvrière et dans la société, des limitations à l’exploitation de leur force de travail. Position arrachée dans la lutte. 1906-1919-1936-1945-1953-1968-1995

Un vrai travail, un vrai salaire !

les travailleurs, les jeunes et la population pauvre ont besoin d’un nouveau parti, qui les représente vraiment, défende leurs intérêts et leurs conditions de vie à partir de leurs besoins immédiats, pour « un vrai travail, un vrai salaire, un vrai toit pour tous ». C’est-à-dire un parti de rupture avec la V ème république, l’Union européenne, les capitalistes, les banquiers et la haute bureaucratie ( « technostructure »). Un parti dont la raison d’être est : en finir avec l’exploitation et l’oppression. Dans cette voie, les masses laborieuses ont besoin de syndicats renouant avec la lutte des classes, et n’ayant d’autre préoccupation que le triomphe des revendications vitales, la défense de « ce qu’on a ».

Dans cette voie, l’intervention systématique pour des combats victorieux en faveur des salariés, des chômeurs, des jeunes, des retraités et de leur famille est une nécessité de fer.



Le 23 janvier 2017 – 20 heures



*
réplique de Lino Ventura dans le film les tontons flingueur

1 http://www.lacommune.org/Parti-des-travailleurs/La-commune/Declarations/Une-immense-defaite-politique-collective-i1488.html

Modifié le lundi 23 janvier 2017
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