Hommage à Dominique Gilbert

Hommage à Dominique Gilbert

Le dimanche 11 septembre 2016, notre camarade et frère d'armes, Dominique nous a quittés après s'être battu contre son cancer pendant près de deux années.
Dominique est né dans la banlieue parisienne, sa mère était assistante sociale et son père aide-soignant en milieu hospitalier. Ambiance familiale qui a certainement guidé son choix professionnel quelques années plus tard.
Lycéen, il a participé à toutes les mobilisations de la jeunesse. Il a, comme beaucoup de ses camarades, combattu toutes les mesures anti-jeunes que les gouvernements de droite mettaient en place.
Son premier engagement politique, il le fait dans les rangs de l'Union Pacifiste de France où il prête sa plume comme il l'a fait plus tard dans les pages de la Commune.
Par conviction, il fait en sorte d'échapper au service national après queques semaines dans les rangs de la grande muette, son esprit libertaire s'accommodait mal de la discipline stupide des crevures galonnées.  
Quand sa compagne termine ses études, Dominique entame la formation d'assistant social après un passage chez un éditeur de BD et dans les services hospitaliers.
C'est un choix politique que de se mettre au service des plus défavorisés et des plus exposés à l'exclusion. Dominique avait un sens très aigu de la notion de service public et de la nécessité de le défendre : un soir il entend à la radio la création des Restaurants du Coeur, il réagit immédiatement en tentant de joindre à l'antenne Coluche qui est à l'initiative du projet. Dominique prend son téléphone pour donner son sentiment sur la structuration des restos. On lui raccroche au nez, mais il en faut plus que cela pour freiner notre camarade. Dominique reprend son combiné et se fait passer pour un militant du Front national, et là miracle, Coluche lui répond hors antenne pensant avoir un frontiste au bout du fil. Dominique le « déçoit » en expliquant immédiatement qui il est. Dominique, en défenseur du service public, lui explique tout le mal qu'il pense des Restos qui pour lui vont dédouaner l'Etat de ses responsabilités. Nous connaissons la suite, les Restos vivent toujours ; ce qu'avait prédit Dominique, s'est révélé exact.
Dans le cadre de son travail, Dominique s'investit dans le  syndicalisme au sein de SUD Collectivités territoriales. Les batailles ne manquent pas, faire respecter le droit des salariés et des usagers n'est pas un vain mot. Bien que libertaire, il met en application la phrase de Karl Marx : « c'est par la pratique que l'homme démontrera la vérité ». Il s'engage, en étant un des membres fondateurs du NPA. Domique est fondamentalement un militant anti-capitaliste, internationaliste et révolutionnaire. Il s'engage dans tous les combats de son organisation. Il milite pour le droit du peuple palestinien, pour le soutien au peuple kurde face aux exactions de l'Etat turc, il milite pour les droits des prisonniers politiques basques. Il était de toutes les grèves, de toutes les manifestations de rue, entrainant avec lui nombre de ses collègues.
En 2015, il fait partie des militants qui quittent le NPA pour construire La Commune pour un Parti des Travailleurs. Il oeuvre pour construire son organisation, cheville ouvrière de sa cellule Pays-Basque. Toujours présent, toujours lucide sur la situation politique nationale ou internationale, il était reconnu par tous ses camarades.

Malgré la maladie, Dominique a continué à s'investir dans la vie de la Commune, présent jusqu'au bout dans les réunions et dans les mobilisations quand il en avait la force. Dominique restera un exemple pour tous ses camarades, un exemple de loyauté à la cause ouvrière, un exemple de maturation politique, un exemple de courage peu commun.
Ses combats étaient les nôtres. En continuant le combat qu'il a mené, tous ses camarades honoreront le militant révolutionnaire qu'il était. Notre souvenir restera éternel, et nos combats seront en sa mémoire.

Modifié le mardi 18 octobre 2016
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