Une guerre contre tous les peuples

Editorial La Bible dans une main, le fusil dans l'autre, Bush est décidé à la guerre, le compte à rebours est commencé. Le gouvernement US est visiblement décidé à passer outre les mobilisations historiques qui ont eu lieu, à l'échelle du monde, y compris dans son propre pays, contre la guerre qui vient. C'est bien la preuve que l'enjeu du pétrole, pour réel qu'il soit, n'est pas, et de loin, le seul dans cette affaire. Il s'agit plus profondément, pour l'impérialisme américain d'imposer son talon de fer sur les peuples du Proche et Moyen Orient et, en définitive, d'exercer sa domination sur les classes ouvrières et les peuples du monde entier. Nul besoin d'être un expert en géostratégie pour le comprendre, comme le comprennent chaque jour les millions d'êtres humains qui manifestent pour empêcher la guerre à travers la planète.

Ce conflit a déjà été évalué, par les experts US eux-mêmes à 95 milliards de dollars au bas mot. Il suffit de rapprocher ce chiffre des 3 milliards de personnes qui vivent quotidiennement avec moins de 2 dollars par jour et des 40 millions, principalement des enfants, qui meurent de faim chaque année, et des 100 millions d'américains qui vivent sans la moindre couverture sociale pour voir que la guerre qui s'approche n'a pas pour étendard celui de la civilisation contre la barbarie mais l'inverse.

l'Irak, un danger pour le monde ? Après 42 jours de bombardements en 1991, 88500 tonnes de bombes larguées, 110 000 sorties aériennes qui ont détruit les infrastructures du pays, après les 500 000 enfants morts de faim et de déshydratation du fait du blocus économique, l'Irak, tout le monde le sait, a déjà été ramené à l'âge de pierre (avec le gouvernement français comme allié, rappelons-le).

Dans ce cadre, il convient d'aborder l'attitude des gouvernements français et allemand . A quelques jours du Conseil de sécurité de l'ONU du mardi 11 mars, on lit dans toute la presse : "Chirac prêt au veto". Et d'aucuns, comme le Mouvement pour la Paix, vertébré par le PCF, nous appellent à faire pression sur Chirac pour "qu'il tienne bon".

Certes, il serait absurde de ne pas voir les contradictions réelles qui se font jour entre Chirac - Shroeder, principalement, et l'administration Bush. Les gouvernements français et allemand, et quelques autres, ont parfaitement compris qu'ils n'ont aucun intérêt dans cette nouvelle guerre contre l'Irak au service exclusif de l'impérialisme US et de ses caniches, dont Blair, le "socialiste".

Chirac - Shroeder voient d'un mauvais oeil les troupes de Washington dominer le Proche et Moyen - Orient, dépecer à son profit les différentes nations de la région, s'accaparer les richesses pétrolières, s'y installer durablement comme gendarme contre les masses arabes, se positionner militairement face à l'Iran à qui il n'est pas pardonné d'avoir, par une authentique révolution, jeté bas le régime pro - US du Shah et, en définitive, prendre en tenaille la "vieille Europe" ainsi menacée de perdre un à un ses intérêts économiques et ses liens politiques. Là réside le désaccord de Chirac et la défense du peuple irakien est le cadet de ses soucis , tout autant que celle du peuple palestinien massacré par Sharon, l'allié de Bush .

Ainsi, les conflits d'intérêts sont réels entre Chirac - Shroeder et les USA et recoupent les antagonismes inter - impérialistes.

Mais, dans ces conditions, veto ou pas, les peuples n'ont rien à espérer de ce côté - là. Que ferait Chirac au cas où Bush, malgré un éventuel veto français, déclenchait la guerre, comme il l'a déjà annoncé ? Qui peut croire un instant qu'il entrerait dans un conflit durable avec l'impérialisme dominant ? Il lui resterait à lui et ses semblables, à se lamenter, à le déplorer et à se boucher le nez pendant les massacres. Et, pourquoi pas, quitte à traîner un peu les pieds, à se rallier, "la mort dans l'âme".

l'histoire nous l'enseigne : les peuples n'ont rien à attendre de leurs gouvernements, ces mêmes gouvernements qui licencient par milliers et qui font payer à leurs populations le prix de leur crise. Ils ne peuvent compter que sur leur solidarité, leur unité et leur indépendance.
Halte à la guerre avec ou sans veto, avec ou sans l'ONU ! Levée de l'embargo !
Modifié le vendredi 17 juin 2005
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